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publié par tairanteuh le 16/03/05
t.
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camarades

t. n’est plus un inconnu. il avait proposé il y a quelques années une première sortie, pour lui comme pour son label de l’époque, vergo. depuis, de discrètes fusions à l’est ont amené herzfeld, une structure alsacienne à surveiller. et t. s’y pose comme premier argument, en solo ainsi qu’au sein de loyola (une formation qu’il partage avec ses camarades de label et de famille). sur b-category film, t. proposait quelques esquisses, assez brouillonnes (un son lofi, des morceaux encore un tantinet foutraques) mais prometteuses (de jolies choses), de ce qu’il a développé avec habileté sur ce deuxième album éponyme.

connexions

thomas walter tombe le masque. autrefois dissimulé derrière un écran de télé, voici qu’il se livre au grand jour. un grand jour étincelant. ce qui transparaissait en filigrane sur b-category film, prend ici tout son essor dès le premier titre. un sens affiné de l’arrangement qui sublime les mélodies à la manière de divine comedy. le lyrisme et la pesanteur en moins. “little hits”, tant mieux. suite à cette introduction apéritive qui lie avec élégance le nouvel album au précédent, les morceaux prennent une orientation différente qui fait penser à pinback et ses multiples connexions : cette même atmosphère romantico-sombre, qui caresse le tympan et mord l’imagination.

écho

la référence en devient même troublante quand t. noie son propos dans les tissus électroniques à la manière du duo de san diego sur leur récent summer in abaddon (“dancing together”, “anna”), ou qu’il leur emprunte à bon escient la sonorité de guitare et le chant aigu et à la justesse limite si caractéristiques (“newcomer”). fort heureusement, l’écho n’est que temporaire, et t. s’écarte vite de la référence pour laisser libre cours à son style plus personnel, singulier. la pop synthétique est mise de côté au profit d’une virée dans l’amérique rurale de nagère (“pink and red”). le folklore d’alors est interprété avec la grâce d’un lou barlow (celle là même qui lui fait défaut sur emoh) ou d’un mark linkous (le biker de sparklehorse reconverti marionnetiste de daniel johnston).

aisance

ce versant est sans conteste le plus intéressant. t. y assemble avec une cohérence déconcertante les influences citées auparavant dans de belles et intenses ballades (“lovely city boy” en point d’orgue). au final, le découpage du disque en ces deux séquences (morceaux synthétiques et concis puis ballades légères et fragiles) est très fonctionnel. il évite la monotonie et une progression trop linéaire et permet à t. de nous balader avec aisance et notre attention dans ses charmants paysages. une merveille.

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publié par le 16/03/05
Informations

Sortie : 2005
Label : herzfeld