Bon sang, que ce morceau fait du bien ! Notre première réaction en le découvrant fut un grand éclat de rire, un rire de surprise, d’admiration et d’euphorie mêlées. On ne s’attendait pas à ce morceau-là, totalement atypique dans le travail de Katel, mais on l’a adopté sans réserve dès les premières secondes. « Rosechou » est parfait de bout en bout, dans le fond comme dans la forme, dans l’alliance des deux. Un morceau qui a des choses à dire et les dit dans la joie, sur la joie, celle d’être queer et de ne pas se laisser dicter sa conduite par le « vieux monde tout mort » engoncé dans ses préjugés, une joie vécue et affichée comme un acte d’affirmation et de résistance. Un hymne grisant pour les freaks, les « mutants merveilles » qui vivent leur vie hors du rang et des carcans, en toute liberté.
Le texte est drôle et très juste à la fois, la mélodie sixties terriblement addictive et on se surprend très vite à la fredonner en boucle. Le tout est assorti d’un clip stylisé réalisé par Clifto Cream, entre film expérimental et esthétique cartoon, qui répond directement au texte sans pour autant l’illustrer platement, jouant sur la même notion de fluidité des genres. Plus le monde est dur, plus la joie se dévore à pleines dents. « Rosechou » est exactement le morceau dont nous avons besoin ici et maintenant. Certainement l’un des meilleurs morceaux de Katel et en tout cas l’un des plus jubilatoires.
Mutants merveilles, c’est aussi le titre de son quatrième album de Katel qui sortira le 30 avril, et ce titre lui va particulièrement bien. C’est un magnifique album à la hauteur des attentes qu’on pouvait y placer, dont nous vous reparlerons, et avec enthousiasme, le moment venu.