il y a des jours comme ça où regarder expression directe vous fiche un coup au coeur. hein, quoi ? expression directe ?
mais si, vous savez, l’émission-que-quand-on-tombe-dessus, toujours on zappe. même quand elle est diffusée à un autre moment qu’en pleine nuit. ou, dit autrement, cinq à dix minutes d’incruste d’un parti politique ou d’un syndicat dans la lucarne depuis des décennies, et qui ont un statut aujourd’hui garanti dans la charte de france télévisions (décret n°94-813 du 16 septembre 1994 portant approbation du cahier des missions et des charges de la société France 2, modifié par le décret 2002-750 du 2 mai 2002, chapitre II, articles 12, 13 et 14, ça fait sérieux et on perd jamais une occasion de se cultiver).
un temps, l’émission, voulue par vge, a pu paraître *décalée*, limite avant-guardiste. tenez, prenez cette vidéo - on en découvre des belles parfois avec l’ina. ils étaient pas mimi, en 1983, les syndicalistes cfdt et leur pièce de théâtre interactive pro-35 heures, franchement ? vingt ans plus tard, oubliée la belle inventivité d’alors : à côté de ce clip de la cfe-cgc, même histoires naturelles, diffusée à peu près aux mêmes heures sur tf1 a des allures de grand reportage.
bref, tout ça pour dire qu’en regardant expression directe, ce soir, j’ai sursauté. et dès le début. l’udf investit les ondes, et françois, il y va pas avec le dos de la cuiller quand il prend la parole. jugez plutôt : "quelque chose est en train de naître, dans l’esprit et dans le coeur des français", voilà ce qu’il assène d’entrée de jeu. comment ça ? il te faudrait plus que les pressentissements du centriste anti-tam-tam pour être impressionné, ô lecteur habitué des joutes politiques ?
c’est là qu’arcade fire entre en scène. car, aussitôt après ces bonnes paroles, une "petite musique" se fait entendre. et, n’en déplaise à pierre mauroy, ségolène n’y est pour rien. cette ligne de basse pendant le zoom arrière plutôt violent sur la pochette-orange-avec-son-sticker "journées parlementaires de l’udf, arras, septembre 2006", ça ne te dit rien, ô lecteur ? mais si mais c’est bien sûr, voyons ! rebellion (lies) d’arcade fire. françois traverse une meute de journaliste (et qu’importe s’ils ne sont pas suffisamment nombreux, un champ/contre-champ en donne l’illusion), la piste continue. un rebelle qu’on vous disait, le françois ? voyez comme on n’a pas menti.
la palme de ces presque cinq minutes de grande télévision ? Quand le député-maire du raincy, jean-christophe lagarde ose un : "Y’a une petite musique qui me semble être apparue dans l’esprit d’un certain nombre, c’est ’pourquoi pas écouter ce qu’est en train de raconter bayrou ?’ ", juste avant que le montage ne réintègre du son. et, dites, si on transmettait à owen et les autres, vous croyez qu’ils aimeraient, eux aussi, cette petite musique ?
note : mais qui donc a eu l’idée d’intégrer rebellion (lies) au montage ? un monteur de chez france télévisions comme l’article de la charte précitée pourrait le laisser croire ? le spécialiste bidouillages vidéo de l’udf ? les arcade fire ont-ils leur mot à dire ? sauf à considérer expression directe comme un sujet télé ou un docu qu’il n’est assurément pas, j’imagine mal que l’udf puisse s’abstenir d’une demande en règle, sinon auprès du groupe directement, au moins de son distributeur français. surtout après l’épisode de cali et de l’homme à la moto. et si AP a consacré une dépêche aux tubes de la campagne socialiste, la question n’y est pas traitée. si vous avez une idée...
Intéressante question en effet , la musique de fond d’un reportage politique peut-elle être assimilée comme soutien à ce politique ??!?
enfin concernant les musiques utilisées lors de montages télé (même si il ne s’agit pas là à priori de politique) je pense que plus rien ne pourra me surprendre depuis que j’ai vu une recette de mousse au chocolat sur M6 avec comme fond sonore "A forest" de The Cure :))
...depuis certains la reprennent même à la guitare sèche lors de concert ^^