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publié par gab le 15/10/03
an pierlé
- helium sunset
helium sunset

aïeuls

dans la famille bush, on connaissait la grand-mère, kate, fondatrice de la lignée avec ses envolées lyriques et son univers fantasque. on connaît depuis un certain nombre d’années la mère, tori [amos], qui a réussi l’exploit de digérer l’ensemble et de sortir de ce lourd héritage un monde aussi singulier que décalé. on découvre aujourd’hui la fille, an [pierlé] avec son deuxième album helium sunset (2002). le groupe belge an pierlé devrait-on dire puisqu’il s’agit plutôt d’un duo (voire d’un quatuor en live) formé par an pierlé et koen gisen, son compagnon à la ville comme à la scène. ce dernier étant visiblement très impliqué dans cette entreprise puisque producteur et cosignataire de la quasi-totalité des morceaux de l’album. dans la musique d’an pierlé on retrouve à la fois l’univers extravagant de mamy kate, jusque dans certaines intonations du chant ; et à la fois le calme et l’étrangeté de maman tori, jusque dans les arrangements musicaux cette fois-ci. on devine surtout cette force peu commune qui habitait ses aïeuls (notamment sur "sister" et "helium sunset").

hérédité

on "devine" car l’univers d’an pierlé et de ses musiciens se met en place progressivement ; il n’est sans doute pas encore arrivé complètement à maturité, sur album pour le moins. le contraire eut été surprenant, le plus dur dans les histoires de famille étant de réussir à trouver son identité propre, de se démarquer de ses parents sans renier leur enseignement. cela prend du temps et il est déjà remarquable de sortir avec les honneurs de cette hérédité écrasante, de ne pas sombrer sous le poids de ces deux monstres et de leurs personnalités hors-normes. or malgré un ou deux morceaux fortement connotés (le kate bushien "once again"), an pierlé s’en sort haut la main et réussit à recréer un véritable univers personnel.

magnoliesque

cela n’empêche pas cet album d’être au final plus enthousiasmant pour ce que l’on entrevoit, pour ce qu’il promet de richesses à venir que pour ce qu’il livre réellement. helium sunset reste encore un peu trop sage, un peu trop propret pour rivaliser pleinement avec ses aînés mais on se doute, à l’écoute de l’excellent "sing song sally" par exemple, que les morceaux prennent leur véritable essor sur scène, lorsqu’ils sont moins contenus, lorsqu’on les autorise à tirer sur leur laisse et à s’étoffer un peu. on attend donc de pied ferme la suite de leurs aventures pour entrer plus profondément dans cet univers magnoliesque (le très aimee mannien "sorry") avec ses vies intriquées et espérons-le une plus grande dose de pluie croassante. car en ajoutant un brin de folie au mystère déjà présent, an pierlé pourrait sans surprises intégrer durablement la cour des grandes.

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publié par le 15/10/03