accueil > articles > albums > Alien Hand Syndrome

publié par gab le 04/02/14
Alien Hand Syndrome
- Slumber
Slumber

C’était bien essayé. Mieux, il fallait y penser. Se déguiser en groupe de métal pour tromper l’ennemi ... il fallait surtout oser. D’autant que le package complet y est, le nom de groupe évoquant la démence (Alien Hand Syndrome étant, si on ne se trompe pas, l’équivalent gestuel de l’Ugolinesque « C’est pas moi qui pleure, c’est mes yeux »), la pochette qui fait brrrr dans le dos, le titre de l’album (Slumber) à la fois clinquant et sombre, tous les clichés du genre sont là mais lorsqu’on prend notre courage à deux mains (poussé sur la planche par notre commandant sanguinaire tout de même) et qu’on lance le disque, on est accueilli par des guitares à la Ennio Morricone. Décalage … floutage … grandisante curiosité. La moitié du chemin est fait.

théâtralité

Rassurez-vous, l’effet western ne dure pas, même s’il est tout à fait bien venu et intrigant en ouverture. Le message est clair, laissez vos a priori au vestiaire, montez dans le train et laissez-vous guider. Maintenant s’il faut absolument ranger Alien Hand Syndrome dans une famille, après quelques morceaux, c’est plutôt du côté d’un rock indé intransigeant d’un groupe comme Venus qu’on irait chercher. On a du mal à définir la filiation mais il y a une approche commune de la musique, une construction des morceaux dans la durée, dans les demi-teintes, sans jamais laisser les mélodies de côté. Une force dans le chant aussi, une belle intensité. Alors certes côté chant justement, les intonations peuvent évoquer à la première écoute un Brian Molko qui aurait perdu de sa morgue mais heureusement ceci se dissipe très vite. Et plus on écoute le disque, plus on est conquis. Très subtile dans les ambiances, sachant alterner lenteur et énervement dans les bons pourcentages (une construction progressive sur la lenteur et une destruction brutale occasionnelle), le disque est homogène, captivant. Tout ce qu’on aime en somme. Et pour ne rien gâcher, pendant qu’on en est au name dropping, autant le dire, on pense aussi parfois à Nick Cave et ses murder ballads (les graves en moins), dans les duos bien sur mais pas que. Nick Cave, on aime ou pas (dans mon cas c’est plutôt pas) mais on ne peut qu’admirer sa théâtralité. Un savoir-faire qu’Alien Hand Syndrome a eu le bon goût (et une certaine classe) de digérer et recomposer dans une mise en scène très maîtrisée qui fait toute la différence.

médicale

Maintenant, finissons sur quelques petits conseils avisés. Aux auditeurs d’abord, ne vous arrêtez ni au nom, ni à la pochette, foncez, c’est du très bon. Au groupe ensuite, un deuxième avis médical est de mise, il semblerait qu’il y ait erreur de diagnostic (sûrement plus proche de la schizophrénie que de la main étrangère). Mais tout n’est pas perdu, nous avons une antenne médicale très performante au cargo et, bien motivés, filmons même nos consultations musicales et les mettons en ligne. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec notre secrétariat. Bien à vous.

Partager :

publié par le 04/02/14
Informations

Sortie : 2013
Label : Gentlemen’s records