Comme les Trois Baudets se qualifient eux-même de scène chanson, Yaël Miller nous a pris un peu à contre-pied avec sa musique finalement plutôt pop-rock. Et ma foi tant mieux ! Venue présenter son premier album 00-08, cette artiste originaire de Tel-Aviv mais qui vit désormais entre Genève et Paris nous propose des morceaux en français, en anglais et en hébreu. Des titres qui ont en commun donc une approche plutôt pop dans l’écriture, ce qui n’empêche pas une certaine richesse dans l’écriture, héritée certainement du cursus musical qu’elle a suivi et de ces antécédents jazz avec le groupe Orioxy.

En live en tout cas c’est une énergie très rock qui ressort. Les chansons abordent des thèmes sérieux, militants, expriment parfois la colère de l’artiste mais il y a quand même un plaisir évident de la scène, une bonne humeur comme en témoignent les sourires que Yaël échange avec ses deux musiciens : un bassiste et un batteur, une formation réduite qui va à l’essentiel et laisse une large place au clavier (dont on apprécie les sons qui changent un peu de ce qu’on a l’habitude d’entendre) et à une voix où on sent beaucoup de maîtrise, capable d’exceller dans toutes sortes de registres. On serait curieux parfois de la voir tenter l’octave au dessus, pour apporter une petite touche "acrobatique" ou ce côté émouvant en haut de la tessiture. Mais bon on entre là dans le pinaillage, la musique de Yaël Miller est une belle surprise et son premier album solo qu’on est en train de découvrir semble le confirmer.