accueil > articles > lives > will oldham, Showcas

publié par Renaud de Foville le 30/01/01
will oldham, Showcase - Gibert musique,  paris - 23/01/2001
 Gibert musique, paris

hôtel de luxe

coup de tonnerre, murmures dans la foule... will oldham vient à paris pour donner quelques interviews - réservée aux « gros » médias - dans une chambre d’un hôtel de luxe, dans son lit... au passage il a décidé de donner un concert chez gibert music, disquaire autrement plus intéressant que les fnac et consort... oui vous avez bien lu. oldham celui qui vient de sortir un quatre titres avec rian murphy ou un ep sous son pseudo bonnie prince billy, celui qui se cache aussi derrière les merveilleux disques de palace... je ne sais pas si le mot génie à encore une quelconque valeur, mais on pourrait sûrement l’appliquer pour un type pareil... signe qui ne trompe pas, sans être un gros vendeur, loin s’en faut, oldham a droit à tous les honneurs de labels et gibert est très vite plein - la sécurité interdira même l’accès au magasin à tous les retardataires... c’est vrai aussi que la configuration du magasin n’est pas l’idéale pour donner un concert.

malotrus

cela devient même un petit exploit de jouer pendant presque une heure avec le bruit des caisses enregistreuses - oui il y a de vils malotrus qui continuent leurs achats pendant que sieur oldham nous régale de son art - et surtout la sonnerie suraiguë et continue des alarmes de la sécurité. mais qu’à cela ne tienne, oldham est seul sur son estrade, une superbe guitare tenue fermement près du corps comme un bouclier qui le protège d’on ne sait quels mauvais esprits, une barbe de naufragé solitaire lui dévorant le visage et surtout ses chansons superbes, émouvantes et magiques qui hypnotisent immédiatement un public totalement conquis. avant la sortie de son prochain album - qui sortira sous son pseudo bonnie prince billy - et peut être quelques concerts à venir, nous avons le droit à un cadeau incroyable pour commencer 2001.

magicien

on ne peut que proférer quelques évidences : les mélodies sont sublimes, toutes sacralisées par l’accompagnement à la seule guitare électrique, et la voix... cette voix ! une merveille que même la piètre acoustique du magasin n’arrive pas à atténuer... replié sur lui même, enchaînant quasiment sans reprendre son souffle les morceaux, finissant abruptement une chanson sur deux et n’arrivant à s’adresser à la foule avec maladresse que vers la fin de son concert, oldham aura réussi à enchanter une heure de notre vie dans l’endroit le moins magique de la capitale : une entrée de magasin. butant parfois sur les paroles, se reprenant comme si il était chez lui, les yeux fermés et le malaise d’être devant une foule presque palpable - encore un de ses génies au cerveau torturé, m’étonne pas qu’il soit copain avec callahan celui-là ! - oldham est un magicien... comme elliott smith ou dans un autre registre lou barlow, on rêve de le voir encore une fois seul, face à nous, disons, au hasard, à la boule noire...

Partager :

publié par le 30/01/01