Peut-être que moi aussi ...

Un jour, j’aimerai la musique folk mélancolique et triste. Je me laisserai doucement charmer par la naïveté et l’insouciance de mélodies dont les accents slaves rappellent les débuts émouvants d’un Beirut juvénile. On m’entraînerait dans une gigantesque boîte à musique, un tourbillon bruitiste et un patchwork multi instrumental. J’entendrai la mer me susurrer doucement qu’il y a de si belles choses qui nous attendent de l’autre côté.

Un jour, j’aimerai la musique folk rigolote et entraînante. J’écouterai des orgues déglingués, des pointes de xylophones, des violons aux échos larmoyants , des carillons turbulents et autres cliquetis amusants et quelques accordéons et banjos détonants. Je me laisserai bercer par les intonations et les chants entêtants de M.A Welsh. Je m’enivrerai des prouesses instrumentales de S. Herbert celui qui manie avec tant de grâce plus de 20 instruments.

J’aurai l’âme errante, le goût des plaisirs éphémères, l’envie de toucher du bout des doigts les récifs les plus inatteignables, de m’y plonger et se laisser flotter dans la béatitude et l’insouciance des esprits libérés.

J’écrirai 13 albums autoproduits en moins de 5 ans et puis je sortirai officiellement mon « premier » dixième album. Je m’imaginerai en Daniel Johnston, Captain Beefheart, Tom Waits, Neutral Milk Hotel, ou encore Micah P Hinson. J’aborderai les contrées si chères à Beirut, Sparklehorse, Matt Elliott ou Belle and sebastian... Je trouverai un titre idéal à mon album : si long à retenir et en même temps absolument inoubliable.

Je serai surprenant, imprévisible et tellement attachant. Je serai deux, j’habiterai Bristol, un pied dans l’enfance et l’autre dans mes vagabondages folkloriques.

on m’écouterait... On m’aimerait... on m’encenserait...