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publié par Renaud de Foville le 18/10/99
merz
- merz
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mauvais comédien

l’album de merz fait partie de ces disques que l’on met assez innocemment dans sa platine, que l’on écoute avec une curiosité polie. on a déjà entendu un ou deux morceaux - l’incontournable compil des inrocks, le même titre en live à npa - qui nous donnait envie d’écouter le reste. on était plutôt curieux, en se disant que l’album devait être sympa. grossière erreur (à dire avec une voix forcée de mauvais comédien). c’est vrai qu’avec merz on pense pleins de choses, pleins de groupes ou de références, pour ensuite ne plus penser à rien, juste prendre du plaisir à écouter son album. un album pas loin d’être génial, ce qui est quand même gonflé pour un mec encore inconnu il y a quelques mois... c’est vrai il se prend pour qui ? avec cette drôle de voix, un peu (un peu seulement ?) nasillarde, une voix qui sort des standards habituels, des trucs de maison de disques.

standards habituels

il croit quoi conrad lambert - l’homme qui se cache derrière merz - , qu’il va passer sur toutes les radios avec cette voix ? et la musique, ha ha, parlons en de la musique. ras le bol de ces mecs qui savent tout faire et qui joue de la plupart des instruments, qui ont tout compris et qui savent intégrer et digérer toutes leurs influences pour en sortir un truc bien à eux, qui malgré tout ce que vous pourrez reconnaître dedans sera du merz, identifiable tout de suite. prenons un petit morceau qui à l’air anodin, "engine heart", avec sa "petite" guitare sèche, son "petit" refrain pop et merz qui se permet même de pousser cette voix incroyable dans les aiguës... pour ensuite enchaîner sur les magnifique "lotus" - titre déjà d’une des meilleures chansons du dernier album de r.e.m, comme quoi il n’y a pas de hasard - et "forsake". petites merveilles de mélodies simples et incroyablement sincères. et toujours cette voix, qui se permet tout, qui nous envoûte toujours un peu plus à chaque écoute, nous donnant envie d’en entendre encore plus, de connaître la suite...

orchestre à cordes

et la suite justement, la suite sur l’album, c’est "lovely daughter". un des deux singles de l’album, celui que le groupe a joué à npa - qui nous montre d’ailleurs que cette musique fait plus que tenir la route en live, elle prend une autre dimension, qui nous donne sacrement envie de voir merz sur scène. "lovely daughter" change de rythme par rapport au début de l’album, c’est un morceau qui pourrait nous faire danser tout l’été, si seulement nous n’étions pas en hiver et si - surtout - les radios nous passaient autres chose que de la merde... mais conrad lambert - qui n’est pas le frère de christophe, je vous rassure - a aussi essayé l’orchestre à corde sur l’étonnant "starlight night", sûrement pas le meilleur morceau de l’album surtout entre le remuant "cc conscious" et l’excellent "blues became" (qui utilise plus discrètement et avec beaucoup plus de bonheur les cordes). reste que l’exercice de l’orchestre à corde n’était peut être pas donné à tout le monde - tout le monde n’est pas björk - et que le glisser au milieu de cet album n’était pas la meilleure idée. l’album de merz reste d’une qualité imparable et insolente, nous offrant des mélodies extraordinaires de simplicité et d’émotion, survolant la fin de ce millénaire - ou le début du suivant comme vous voulez - de son talent et de son univers reconnaissable entre tous. l’album conclut cette magnifique découverte sur le très beau et assez planant "a.m (good morning)", histoire de nous donner envie de remettre le disque encore une fois...

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publié par le 18/10/99
Derniers commentaires
pierre - le 03/07/06 à 19:40
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Très bel album mais le dernier de 2006 "Loveheart" est extraordinaire !!!
http://www.merz.co.uk/