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publié par tairanteuh le 22/12/04
menlo park
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menlo park

sans logis

c’est d’abord une histoire qui frôle la démence : chris taylor, jeune américain de philadelphie, anime une émission télé locale autour d’un concept que ne dénigrerait pas notre première chaîne télé nationale : mélanger interviews de stars du showbiz et de sans abris. mais c’est mtv qui le repère et l’embauche comme consultant. un déménagement à new york, un flop et retour à philadelphie pour des études universitaires. du moins officiellement. car devenu dealer (!), chris taylor est contraint à l’exil. qu’il trouve à dublin avant d’atterrir à londres où il croise adam holden. une première maquette est enregistrée que le délicieux label wall of sound semble apprécier. et leur confie des remixes pour les wiseguys ou akasha. avant qu’ils ne dénichent seb rochford, écossais, dans un bar à strip tease londonien et n’embauchent johnny greswell, sans logis, dans une station de métro, alors qu’il se produit pour récolter quelques sous...

techno

le quatuor tout juste formé enregistre une première démo qui leur vaut une signature sur cutty shark, sous-division d’un label techno, aux côtés de pinback. label qu’ils préfèrent à une major qui leur proposait pourtant une conséquente rétribution. qu’importe les menlo park élaborent un premier album qui leur permet de se produire aux 22èmes transmusicales de rennes, en 2000. une performance inoubliable qui voit chris se déchaîner jusqu’à singer avec brio michael jackson et exploser un violon sur johnny greswell...

jazzy

et si l’histoire est démente, l’album tout aussi fou, frôle la perfection. des hymnes country rock comme s’il en pleuvait. a la manière des frères coen revisitant les années 30 dans o’brother, menlo park mène un voyage sombre et haletant dans une tonalité rétro et loufoque. s’y trouve musiques de cabarets enfumés à chercher du côté de montmartre comme y incite ce paillard et entraînant “cochon cochon”. ou encore des incursions plus noires et jazzy sur “priscilla jones”. charmant par sa variété et son aventure, menlo park est l’oeuvre d’une bande d’amateurs qui ont l’espace d’un disque trouvé le génie. peu de nouvelles d’eux depuis. un obscur single en russe, une collection d’eps enregistrés autour du monde et qui paraissent comme des cartes postales ou la sonorisation d’une pub pour bière irlandaise. la routine, quoi. un deuxième album eut été trop conventionnel, convenu et facile pour des allumés de leur trempe.

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publié par le 22/12/04
Informations

Sortie : 2000
Label : cutty shark