On oublie et on (ré)apprend tout le temps. Au moment d’écrire ce texte, on a soudain eu un doute "tu es mon hamburger" (ou mes fettucine ou mon caviar ou mon vampire, cela change au fil des couplets), est-ce une comparaison ou une métaphore ? Une recherche plus tard, on révise ses figures de style : la métaphore c’est une comparaison sans "l’outil de comparaison" ("comme", "tel" etc.). Le québécois Mathieu Bérubé use et abuse donc de métaphores culinaires dans son "Fettucine" et quand à savoir si il nous ouvre l’appétit, la réponse est oui, littéralement (je vais me faire des pâtes ce midi !) et oui figurativement car à l’écoute de ce titre on s’est enfilé le reste de l’album (une autre métaphore, la pratique est le meilleur apprentissage !) et on a bien aimé, car en contraste avec la légèreté assumée du propos, il y a une voix qui en plus d’un timbre plaisant, très personnel et reconnaissable, possède de la profondeur, un petit gout de soul voir de James Blake. La musique, entre pop et électro, s’adapte au fil des thématiques, elle peut être groovy et dansante comme sur Fettucine ou plus aérienne et planante, minimaliste et percussive, langoureuse et légèrement rétro, bref quand il ne mange pas son amoureuse, Mathieu Bérubé butine et badine*.

"Fettucine" est extrait de l’album COUCOU qu’on vous recommande donc !