Le Trio Joubran s’était prêté au jeu d’une session acoustique pour Le Cargo ! en 2013 qui nous avait fait forte impression.

On les avait retrouvés au Cosmojazz Festival deux ans plus tard, pour un concert si prenant que le public était resté nombreux jusqu’à la fin malgré une pluie battante.

N’ayant donc pas pu jouer en altitude, ils sont revenus pour la dixième édition du festival, mais les éléments sont parfois obstinément contraires et en lieu et place du balcon de Planpraz et de sa vue spectaculaire sur le massif du Mont-Blanc c’est la salle Olca des Houches qui les a accueillis, pleine à craquer et dans une atmosphère de ferveur palpable.

Quatre ans plus tard, la magie du Trio Joubran opère toujours.

Les trois frères, Samir, Wissam et Adnan, virtuoses de l’oud, un instrument qui se fabrique dans leur famille depuis quatre générations, sont accompagnés sur scène par le percussionniste Youssef Hbeisch et le violoncelliste Olivier Koundouno pour interpréter des compositions entre tradition (moyen-orientale mais aussi arabo-andalouse) et modernité, tantôt hypnotiques, tantôt fulgurantes mais toujours inspirées.

Et si la gravité est présente, notamment lorsque le trio explique son engagement dans la lutte des peuples autochtones et, en particulier, des Palestiniens pour la reconnaissance et la libération, c’est au final la gaieté - voire les facéties, dans le dialogue entre l’oud de Samir et la contrebasse d’Olivier Koundouno - qui prime, et toujours l’authenticité et la sincérité qui font de chaque concert du Trio Joubran un moment à part.