« Je t’aime déjà », c’est d’abord un rythme lent, une boucle lancinante qui nous capte dès les premières notes pour ne plus nous sortir de la tête. La chanson entière semble d’ailleurs construite comme une boucle, celle du cycle des amours qui se succèdent au cours d’une vie, en même temps qu’elle décline à chaque couplet les différentes formes que peut revêtir l’amour : fusionnel, charnel, filial ou amical, ou encore l’amour de soi. « Je t’aime déjà » conte une relation qui naît au moment où une autre se termine, dont ne restent que des cendres, et l’équilibre fragile qui se cherche à tâtons dans la légèreté des premiers émois. Le texte est simple et direct en même temps qu’il est dense par sa concision et sa construction ; il se déploie peu à peu dans votre tête pour s’y charger de sens à chaque nouvelle écoute. Le clip dessiné et réalisé par Julie Gasnier (SuperBravo) lui répond en écho, déroulant au même rythme une fresque tout en impressions et suggestions, où l’on traque les correspondances entre les images et les mots.

La boucle est ponctuée d’un pont chanté en créole par Oriane Lacaille du duo Bonbon Vodou auquel Katel a fait appel pour ce morceau teinté des couleurs du maloya réunionnais. Le résultat est envoûtant et immédiat, caressant jusque dans l’évocation de la perte qu’il évoque, et appelle à reprendre le morceau du début sitôt qu’il se termine, complétant ainsi cette boucle sans fin. À noter la présence sur le single d’une belle version instrumentale qui fonctionne tout aussi parfaitement par elle-même.

Ce premier extrait d’un quatrième album très attendu est à l’image du travail de Katel : jamais deux fois au même endroit, mais toujours au même niveau d’excellence.