Le festival Jazz à Vienne étant terminé, il est l’heure d’effectuer un retour sur cette 36ème édition, ayant offert 18 jours de musique à plus de 208 000 festivaliers, venus d’Isère, et surtout d’ailleurs.
Ayant été présent sur une grande majorité des dates, je vous propose de (re)vivre les temps forts du 4ème plus grand festival de France, dans l’ordre chronologique.
28 juin
Pour la journée d’ouverture, l’orchestration était confiée à Ibrahim Maalouf, grand habitué des lieux, le trompettiste s’en est donné à cœur joie pour faire chanter plus de 6000 enfants du pays viennois lors du spectacle jeune public du matin.
Une fois le Théâtre Antique chauffé, son concert du soir s’est déroulé sur deux volets, le premier nommé Kalthoum, rendant hommage aux femmes ayant influencé sa création artistique, avec en figure de proue la diva égyptienne Oum Kalthoum.Le deuxième volet présentait quant à lui son dernier album nommé « Red & Black Light », une journée d’ouverture chargée en émotions donc.
29 juin
Dès le lendemain on pouvait retrouver un autre trompettiste sur la scène du Théâtre Antique, Erik Truffaz qui faisait partie du panel de talents présents pour un concert spécial Chet Baker.
En compagnie de Yael Naim, Sandra NKaké, Piers Faccini, Hugh Coltman, José James, Camelia Jordana, Airelle Besson, Stéphane Belmondo … qui ont partagé la scène pour proposer une version live de l’album « Autour de Chet », composé de reprises du trompettiste de légende, imprégnées par les influences de chacun des interprètes.
Bien que le romantisme et la nostalgie ne manquaient pas au concert, la pluie a décidé de tomber sur les notes qui s’envolaient hors des vieilles pierres du théâtre, nous plongeant corps et âme dans l’univers de Chet Baker.
La soirée s’en est suivie par un set du quartet d’Erik Truffaz, pour la promotion de son dernier album « Doni-Doni ». Le niveau d’excellence des musiciens a pu offrir une liberté musicale très agréable, ne rendant pas la tâche facile à Oxmo Puccino, invité d’honneur, qui a tout de même proposé quelques rimes enchanteresses, sans réel coup d’éclat.
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30 juin et 1er juillet
S’en est suivi quelques dates notables, comme le concert de Caravan Palace qui aura fait se lever tout le Théâtre Antique, l’excellent hommage du pianiste finlandais Liro Rantala à John Lennon, les trois heures de concert de Goran Bregović avec l’orchestre des mariages et des enterrements ou encore le projet surprenant liant Roberto Negro et Théo Ceccaldi dans une improvisation de haute voltige entre piano et violon …
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2 juillet
Voilà qui nous amène à la journée du 2 Juillet, placée sous le signe du groove : ouverture des hostilités sur la scène gratuite de Cybèle avec Vicious Steel et leur blues garage, puis Groov’Bones et leur section de cuivres vibrante.
La soirée funk se partageait en deux parties, avec Jacob Collier pour l’ouverture. Petit protégé de l’immense Quincy Jones, le jeune multi-instrumentiste de 22 ans a tout pour être identifié comme un génie de virtuosité, proposant reprises et compositions, il jongle entre batterie, basse, claviers et voix, entre autres. Seul devant plus de 6000 personnes, il a su se faire entendre et prouver son talent, même si le show a rapidement tourné à la démonstration de ses capacités plus qu’à un réel set artistique, il n’est pas difficile d’imaginer un avenir lumineux pour le jeune Londonien.
Rien de surprise pour la deuxième partie de soirée, le Théâtre Antique a vu débarquer Nile Rodgers accompagné de l’armada de la Chic Organisation, générateurs de groove depuis 40 ans. Le show est bien rodé, comme en 2013, le producteur inlassable n’a pas eu de mal pour conquérir la foule avec une liste de tubes sans fin.
La réelle surprise fut la clôture de cette soirée, où l’on découvre Sons of Kemet au Club de Minuit. Le groupe est composé d’un tuba, un saxophone et deux batteries, menés par l’immense (en taille et en talent) Shabaka Hutchings au tenor. La formation commencera cependant le concert à trois, le tuba étant resté coincé à l’aéroport. Détonnant, ce combo parvient à métisser avec brio des sonorités klezmer, afro, latines avec la puissance d’un marching band de Louisianne.
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4 au 7 juillet
On a ensuite pu voir de nombreux projets défiler sur la grande scène, avec le All-Star band de Randy Weston, Lisa Simone, Diana Krall, l’excellent Blick Bassy, un hommage vibrant à Django Reinhardt par The Amazing Keystone Big Band ou encore le trio de James Carter.
Comme à son habitude, Jazz à Vienne parvient à proposer des créations originales, voyant le jour pour la première fois sur l’Antique scène de Vienne. C’était le cas pour le 7 juillet, puisqu’en première partie de soirée Benjamin Tanguy (directeur artistique du festival) nous proposait un trio inédit, regroupant John Scofield, Brad Mehldau et Mark Guiliana.Il n’aura fallu qu’une chanson pour séduire les 7000 spectateurs assistant littéralement à une jam de stars sous un coucher de soleil envoutant.
La journée était marquée par l’emblème de la fusion, puisqu’un peu plus tôt, le groupe Chromb ! offrait une expérience unique au public de Cybèle, avec une sonorité entre Gong et Magma.
John McLaughlin a ensuite continué à explorer en proposant un set bien rodé en compagnie de son groupe The 4th Dimension.
