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publié par Sfar le 16/12/07
Del Cielo
- Del Cielo Ep
Del Cielo Ep

Une perle au milieu de 45 000 nigauds

« Sur MySpace, vous allez voir 45 000 nigauds, les 45 000 artistes ratés qui ont ouvert leur page... » c’est ce que déclarait avec toute la délicatesse qu’on lui connaît notre garant auvergnat du bon goût musical français.

Hélas, cette phrase très maladroite de Monsieur Jean-Louis cache peut être un soupçon de vérité auquel fort heureusement Del Cielo échappe. Pour naviguer dans cet espace depuis plus de 2 ans, recevoir de nombreux messages promo dans cette sphère ou ici même sur notre bon Cargo ! le meilleur côtoie souvent le pire. Certains pensant que le simple fait d’avoir récupéré à la cave le synthé Bontampi de leur grand frère fait d’eux des artistes que la nouvelle scène française attend depuis des années. Chaque jour, on nous promet 3 révélations de l’année, les albums évènements se succèdent plus vite que la musique et les concerts à ne pas rater n’en parlons même pas, pour assister à tous il nous faudrait maîtriser l’ubiquité niveau pro.

Difficile compromis pour un groupe : entre vouloir faire une promo qui donne envie qu’on jette une oreille sur un travail qui est pour certains leur vie, pour lequel ils se battent depuis des années et garder quand même l’humilité et une vision réaliste de la qualité de ce qu’il propose. Quand certains se disent influencés par Shellac et que le jeu de batterie d’un Tod Trainer se transforme chez eux en trois poumpoumpatapoum sur un tambourin, que pour d’autres le seul rapprochement avec Mogwai serait l’envie subite de mettre des bouchons d’oreille (pas pour des soucis de volumes sonores trop élevés dans ce cas là) ou que d’autres pensent avoir la voix et le phrasé si délicat d’un Dominique A alors qu’on oscille dans une imitation plus que laborieuse... on est forcément déçu.

Alors oui ! Il faut le dire honnêtement, tout ce qu’on reçoit en promo, les artistes qui peuvent nous solliciter, tout ce qu’on trouve sur myspace ou ailleurs n’est pas obligatoirement de qualité. Il faut cesser d’avoir des croyances infantiles : ce n’est pas parce qu’on fait preuve de bonne volonté depuis des années, qu’on a déjà fait quelques concerts, et surtout qu’on s’autoproduit que c’est un gage de qualité. Au final ce n’est ni respectueux, ni aider ces artistes-là que de leur faire croire hypocritement que ce qu’ils font « c’est trop bien ! ».

Ce préambule étant fait. Vous imaginez alors le bonheur que c’est, au milieu de tout ce grand n’importe quoi, de dénicher des perles (et il y en a beaucoup, fort heureusement) comme ce fut le cas pour le groupe Del Cielo. Témoignage rassurant concernant la bonne santé de la création, de l’originalité et de la qualité artistique des artistes français.

On prend tout

C’est en fait au hasard de l’écoute d’une compile proposée par un confrère que ce groupe a fait tilt dès la première écoute du morceau “Propriétaire à la mer”... Réflexe immédiat : « ce groupe a-t-il un myspace ?? » Oui oui, nous voilà rassuré !

L’écoute des trois autres morceaux du Ep est tout autant enthousiasmante, si bien que me prend l’envie compulsive de commander le Ep dans la foulée. Chez Del Cielo aucunes influences ne sont « vendues » avec le groupe et pourtant dès l’écoute de “On prend tout”, une sacrée référence saute aux oreilles. Pour qui connaît et aime un peu ce qui se passe du côté du label rennais Idwet, on pense forcément à MOBiil. On reconnaît là les martèlements de cette rythmique électro si particulière de lourdeur du groupe rennais, les agencements avec des mélodies plus légères... Forcément.... Del Cielo est en fait un projet en duo de G. Wood plus connu sous le patronyme de Gaël Desbois qui officie dans le groupe MOBiiL (avec Olivier Mellano) quand il n’apparaît pas aux côtés de Laëtitia Sheriff.

Pour Del Cielo il a eu l’ingénieuse idée de s’associer avec Liz Bastard (Cécile Bellat) dont la douceur du phrasé, mi susurré, mi chanté, crée ici un mélange fort savoureux. Les textes de Liz sont des poésies acides qu’elle nous présente délicieusement. C’est assez étonnant d’entendre cette voix presque enfantine nous déclarer « la vie cette petite pute .... La vie cette petite saloperie suave... » . Sur “Rester bancal” la voix se fait plus présente, agrémentée d’une mélodie résonnant comme une rengaine entraînante et s’achevant dans une montée en puissance rythmique qui stoppe net sur les derniers mots de Liz et des grincements de corde.

Il y a chez Del Cielo la qualité et la classe qu’il manque encore à beaucoup. Jusque dans le packaging de l’album dont la photo de couverture est superbe.

Voilà un groupe qui mérite vraiment qu’on s’y intéresse, qu’on écoute, qu’on achète leur Ep ... un groupe qu’on a envie de défendre, dont on a envie de connaître beaucoup plus que 4 morceaux et que forcément on ira voir en concert dès qu’une occasion se présentera.

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publié par le 16/12/07
Derniers commentaires
gab - le 17/12/07 à 15:09

et Gaël Desbois était aussi à la base chez les inoubliables et inoubliés Emma

Informations

Sortie : 2007
Label : Autoproduit