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publié par Ben Gaston, Mickaël Adamadorassy, Philippe Ache le 17/07/19
Beaux Jours - Les Trois Baudets, Paris - 16/07/2019

Avant sa fermeture estivale, c’est devenu une tradition pour les Trois Baudets, haut lieu de la chanson française à Paris que nous squattons très régulièrement : la salle donne carte blanche à un groupe d’artistes pour créer un spectacle original. On se souvient encore du très vivifiant GARCON 2 qui associait Zara Fournier, Carmen Maria Vega et Cléa Vincent.

Cette année, c’est au tour de Halo Maud , François Atlas (sans ses montagnes) et Adrien Soleiman . Sur leur page officielle, ils présentent leur spectacle, intitulé Beaux Jours comme « une exploration sonore et visuelle du moment présent et des sentiments qui nous traversent ».

Avouons-le cependant, nous ne nous attendions pas au choc que nous allions vivre. Tels quatre lapins blancs (car à l’image des trois mousquetaires, nos magiciens sont quatre, avec le batteur Arnaud Biscay), c’est véritablement au pays des merveilles qu’ils nous ont conduit le temps d’une soirée !

Ce qui commence forcément par une descente très bizarre dans le terrier des lapins, Alice était guidée par un lapin blanc vêtu d’un gilet, nous il s’agit d’un étrange roadie qui check check les micros en se disputant avec quelqu’un qu’on ne voit pas. La scène est surréaliste mais on n’est pas tout à fait sûr que ça fait partie du spectacle jusqu’à qu’on voit qu’il n’y a pas marqué « crew » ou « staff » sur son gilet mais « bohneur ». Ce n’est que le début des interventions de ce personnage singulier, qui cède quand même rapidement la place aux musiciens, installés en demi-cercle aplati, tout au fond de la scène : de gauche à droite, le batteur Arnaud, Francois qui alterne entre basse et guitare, de même que Halo Maud et enfin Adrien Soleiman, toujours souriant, qui quand il ne s’occupe pas des claviers, nous régale de beaux soli de saxophone.

Hormis l’introduction, du Beethoven, jouée par une platine vinyle posée sur le devant de la scène, tous les morceaux qu’ils vont jouer sont dans le répertoire français mais dans des genres très différents, qui vont de Henri Salvador à Katerine en passant par Sacha Distel et Mylène Farmer. Mais peu importe que vous aimiez ou pas ce répertoire (voir comme un certain matelot élevé au grunge et au metal que vous n’en connaissiez absolument aucun), les musiciens se sont appropriés ces chansons et les interprètent à leur manière, on reconnaît vraiment la patte de chacun dans cette affaire, que ce soit les guitares aériennes de Francois ou les prouesses vocales et instrumentales d’Halo Maud, on apprécie aussi beaucoup la versatilité et la maîtrise du batteur, jamais évident de gérer le volume de cet instrument dans une petite salle et il arrive à la fois à être discret et à développer un jeu plutôt sophistiqué.

Comme il reste encore deux dates, nous ne vous en dirons pas plus sur les morceaux ou la scénographie, qui ménage de multiples surprises et on vous conseille d’y aller, pour la qualité de la musique, du spectacle mais aussi parce que le nom est tellement bien choisi : même dans la pénombre intimiste des Trois Baudets climatisés, quand ces quatre-là nous chantent les beaux jours, on sent le soleil sur la peau, on nage heureux dans une petite bulle pop, c’est bel et bien un "Moment Parfait" ( titre de Katerine qu’ils reprennent).

Texte de Philippe Ache et Mickaël Adamadorassy, photos de Ben Gaston ( représentation du 16/07/2019) et Mickaël Adamadorassy (représentation du 11/07/2019)

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