Deux mois après une belle mais courte première partie de Clou au Trianon, on retrouve Claire Days en long format au Hasard Ludique pour son nouvel album I remember something. Un disque dont on savoure encore la découverte, qui est de ceux qui se dévoilent lentement mais vous gardent longtemps, au delà de titres comme "Help you" qui ouvre l’album ou "Transparent" qui ont été des coups de coeur immédiats.
Cette fois-ci Claire est venu avec son groupe, qui comprend la section rythmique qui l’accompagne régulièrement et une nouvelle guitariste électrique, là où Claire alterne comme d’habitude entre sa demi-caisse électrique et la guitare classique. La formation va sans surprise se consacrer essentiellement aux titres du nouveau disque mais alors que le disque est encore tout récent, on sent que certaines versions ont déjà évoluées, la deuxième guitare est volontiers plus saturée et cela donne des interprétations qui nous ont parus plus rock voir carrément fiévreuses, mais c’est peut être aussi la chaleur ambiante d’un Hasard Ludique dont la climatisation est en panne qui joue...
Mais non... sur disque "Mauvais voyage" monte aussi vers un crescendo massif, un son bien noisy et il suffit de regarder les regards qu’échangent Claire et les autres membres du groupe pour voir qu’ils prennent beaucoup de plaisir dans ses passages instrumentaux, d’avoir en live ce son un peu plus brut, plus incisif que le disque qui a de toute façon de multiples strates de production qui ne seraient pas reproductibles en live. Evidemment les titres les plus folks du disque ne se voient pas appliqués ce traitement et donc on a droit à un set qui alterne sans que cela ne se remarque vraiment entre ces atmosphères, ces différentes énergies qui cohabitent dans la musique de Claire Days, parce qu’il y a quand même en fil rouge la voix, la personnalité qui transparait à travers les textes et leur interprétation, qui vous explique aussi entre les chansons comment elle écrivait ses premières chansons en cachette ou comment sa timidité rend l’exercice du live difficile.
Quelque chose qui ne se voit pas du tout du public, où au contraire, on a l’impression de concert en concert de voir Claire de plus en plus à l’aise dans sa communication avec le public entre les morceaux. Il y a aussi ces sourires de complicité avec le groupe mais aussi les deux invités de la soirée : Hausmane puis Lonny pour deux titres : un de Claire puis un des siens. Et là si on passait déjà une très bonne soirée, ça se transforme carrément en concert "idéal " : deux de nos voix féminines préférées qu’on adore réunies sur la même scène, c’est sublime. De quoi vous emmener très haut et vous laissez perché sur un petit nuage jusqu’à la fin du concert, où tout le groupe vient jouer un dernier titre sur le devant de la scène, les voix autour d’un seul micro, soutenues par quelques percussion et la basse en soutien harmonique.
