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publié par Renaud de Foville le 22/04/01
yann tiersen
- le fabuleux destin d'amélie poulain
le fabuleux destin d'amélie poulain

juste pour le plaisir

le fabuleux destin d’amélie poulain... le fabuleux destin d’amélie poulain. on pourrait déjà répéter ce titre des dizaines de fois. pourquoi ? juste pour le plaisir... en regardant le nouveau film de jeunet, sans son coté sombre, caro, on comprend très vite que le cinéma de jeunet est né de la rencontre de tous les arts. la musique, celle de tiersen bien sûr, l’architecture, celle des rues du vieux paris, la peinture, de renoir entre autres - voyez le film, la poésie, de prévert, le théâtre, des deschiens ou encore la danse, celle d’un bal de printemps du bord de marne... le fabuleux destin d’amélie poulain c’est aussi la rencontre de deux univers forts, extrêmes, baroques et délirants... une telle rencontre cela tient de la magie, de l’alchimie. une telle rencontre provoque ces instants de grâce qui vous font croire un peu plus que la vie est belle, aussi belle que nous le dit franck capra, aussi intense que l’amitié dans un film de duvivier, aussi tendre qu’une photo de doisneau, aussi nostalgique que les dessins que laissent les doigts d’un enfant dans le fromage blanc, aussi douce que le sourire d’amélie tautou ou d’audrey poulain...

idéal pour les ricochets

retourner dans mon quartier en sortant de la salle de cinéma, à la première séance du mercredi matin, c’est prolonger le vertige d’émotions que jeunet, et tiersen, nous ont offert avec une générosité et une sensibilité rares, voire uniques. revenir près de la gare de l’est, sourire béatement dans un photomaton, se promener le long du canal st martin, sonder le fond de sa poche en espérant y trouver un petit caillou plat, idéal pour les ricochets, remonter les escaliers qui mènent à la gare du nord, oublier le quartier branché que l’on essaie de nous imposer pour ne voir que les rades, les restaurants de quartier, les habitants habitués, les voisins et les commerçants. guetter au coin de la rue, en espérant croiser nino quicampoix sur son vieux scooter, rentrer dans un bar, observer et imaginer, l’univers de tous et de chacun, leur vie, leur joie et leur peine...

les clefs

ne pas sortir de ce monde qui nous a été offert... rêver éveiller, encore un peu, toujours un peu plus, rester encore un peu dans les bras de cette amélie magique, plonger au plus profond de ses yeux, et se dire que ce sont ces émotions qui nous font vivre, que ce sont ces instants de bonheur, ses images simples et pures qui nous font sourire, qui nous aident à respirer, qui brouille notre vue par des larmes de bonheur. et même si les mots ne sortent plus, bloqués par un nœud en travers de la gorge, même si vos voisins de cinéma ou de concerts ne comprennent pas pourquoi vous baissez la tête, rentrant un peu plus les épaules dans votre blouson ou votre pull en reniflant... plus rien n’a d’importance quand on vous offre les clefs de l’univers d’un jeunet ou d’un tiersen... respirez, ouvrez votre cœur... vivez... dans le pays d’amélie !

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publié par le 22/04/01