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publié par Mickaël Adamadorassy le 30/03/17
Warpaint - Élysée Montmartre, Paris - 20/03/2017

Ce n’est pas un secret, on adore Warpaint et ce concert à l’Elysée Montmartre, on l’attendait depuis longtemps. Il y avait bien eu Pitchfork fin 2016, une bonne date mais elle était bien trop courte à notre goût. Alors disons-le tout de suite ce fut une demi-déception. Même si l’enthousiasme des fans des premiers rangs était là, même si on préfère un Warpaint des mauvais jours que pas de Warpaint du tout, même si par moment, la sauce commençait à prendre, il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond.

Et d’être juste en face d’Emily Kokal, on a bien senti qu’elle a ramé pendant tout le concert. Et chez Warpaint, il y a une sorte de répartition des rôles : Stella la batteuse et Jenny Lee à la basse sont en fond de la scène, chacune dans son espace et parfaitement à l’aise d’être au fond, Theresa est devant mais elle est plus introvertie (même si elle a beaucoup progressé là dessus), ses longs cheveux bruns masquent souvent presque tout son visage et donc c’est à Emily de faire le show, d’aller vers le public, sur le devant de la scène et c’est elle qui va avoir les poses, la gestuelle, qui donnent du grain à moudre aux photographes.

Et ce rôle elle l’a assumé, certainement du mieux qu’elle pouvait... mais pendant presque tout le concert, elle avait le visage un peu fermé, l’air légèrement agacé, on avait l’impression qu’elle n’était pas "dedans", un riff amorcé un peu en retard, ou pas carré,, le niveau de sa guitare parfois qui noie tout. De la voir tripoter presque en permanence ses protections auditives et faire des signes au technicien qui gère les retours pour monter ou baisser des choses, on se dit qu’elle devait grosso modo avoir un son de merde sur scène et ça c’est une très bonne raison pour un bon musicien d’offrir une mauvaise prestation.

Sachant que dans les premiers rangs, on a aussi un son assez médiocre, flou, sans "dynamique", pour la première partie c’était encore pire. on se dit que le problème c’est peut être la salle, plus que le groupe. Sachant que le son sur scène est très différent du son en salle, que le son des premiers rangs n’est pas celui ressenti partout, on ne peut pas généraliser mais ce constat rejoint celui que beaucoup de gens nous ont fait sur l’Élysée, on leur laisse le bénéfice du doute pourl’instant mais on verra ce que ça donne au fil du temps.

Mais ce soir donc c’est la galère pour Warpaint, et ça aide pas non plus que ce qu’elles essayent sur le dernier album n’est pas évident à faire vivre en live, en fait même si on apprécie le fait que le groupe se renouvelle et explore, avouons-le on a eu du mal à rentrer dans Heads Up. Les morceaux de l’album précédent passent mieux sur scène, le groupe est rodé sur ces titres-là, il y a des automatismes qui font que même pour un jour sans, les filles arrivent à élever suffisament le niveau. Dans les nouveaux New Song est toujours aussi efficace (on passe à côté du KO quand le sampleur qui sert à Emily pour les effets de voix "chelous" refuse de fonctionner mais heureusement un super roadie arrange la situation pendant le morceau)).

On arrive tant bien que mal à la fin du concert, Emily fera zapper un morceau de la setlist au groupe, sous prétexte d’un couvre-feu strict.. on est à moitié convaincu. Et donc pour la première fois on est pas frustré à la fin d’un concert de Warpaint, on est... soulagé... pour elles... Mais en même temps, à bien y réfléchir, il n’y a pas d’autres endroits où on aurait préféré être ce soir là et tout est déjà pardonné, on attendant la prochaine date avec la même impatience qu’on attendait celle-là.

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