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publié par Renaud de Foville le 06/09/01
velma - conversation sur le net en direct

velma a été un de nos coup de cœur de l’année dernière. une véritable découverte... pas juste un petit disque sympa, mais sûrement l’un des meilleurs albums de l’année dernière... rien que ça. alors on a eu du mal à coincer les membres du groupe, mais nous y sommes arrivé grâce au net... nous vous présentons donc notre première interview réalisée par icq - système de conversation sur le net en direct - entre paris et la suisse...

le cargo ! : qui est là ?

stéphane : christophe et stéphane : chant et batterie

le cargo ! : ok parlez moi un peu de la formation de velma... déjà on ne connaît pas très bien la scène suisse, soyons honnête et surtout un groupe qui se forme en partant de goûts communs pour l’art contemporain en général - et non seulement des fans des beatles qui se retrouvent dans une cave...

stéphane : nous ne nous considérons pas comme représentatifs de la scène suisse. ce qui nous intéresse va au delà de la musique : performance, arts plastiques, littérature, etc. tout cela nourrit notre travail. par exemple nous travaillons actuellement sur une "mise en espace" de notre musique sur une scène dans un centre d’art scénique.

le cargo ! : pour vous l’art plastique - principalement - est indissociable de votre musique ? vous n’êtes pas "juste" des musiciens ?

stéphane : nous venons d’horizons différents mais c’est la musique qui nous a réuni. maintenant nous élargissons nos champs d’expérimentation. pour plus de renseignement sur le spectacle que nous préparons en ce moment : www.cyberlab.ch/arsenic

le cargo ! : toujours avec cet idée d’autres horizons que la musique, est ce important pour vous la plage cd rom de l’album ou juste un plus...

stéphane : pour nous c’était important et c’est toujours important de ne pas se limiter au support audio.

le cargo ! : donc venons en à la conception des morceaux, cet élargissement de votre horizon, des différents supports soit sur le net, soit sur le cd rom ou encore sur scène est ce que cela influencé directement la composition des morceaux ?

stéphane : nous avons bien sûr différentes manières de finaliser le travail de composition que ce soit pour la scène live, la scène spectacles (théâtre, performance, danse), les enregistrements de disques, les expos ou les musiques de films. mais la méthode de travail repose sur les mêmes principes : superposition de couches, boucles, recherche de textures particulières. il n’y a pas a vrai dire d’ordre précis dans la composition d’un morceau.

le cargo ! : vous ne pensez pas pendant la composition d’un morceau à son "habillage" possible sur scène par exemple... ce travail vient après ?

stéphane : oui. en général nous composons pour un enregistrement, puis nous transformons le morceau pour la scène. mais l’inverse a pu se produire.

le cargo ! : parlons de la voix... elle est souvent utilisée comme un instrument, ou bien sur un morceau comme "55’291" on a l’impression d’un jeu de cut up surréaliste...

stéphane : exactement. contrairement a certaines formations, nous tenons a conserver la voix. cependant, comme tu l’as remarqué, son traitement la rend semblable à n’importe lequel des autres instruments.

le cargo ! : en voulant conserver la voix... voulez vous quand même travailler sur les paroles justement sur "55’291" ou plus étrange encore sur "ping pong" - morceau dont on reparlera après.

stéphane : les paroles sont choisies avant tout pour leur sonorité sur ce morceau en tout cas.

le cargo ! : autre chose, il a une multitudes d’idées, de sons, de couches comme tu disais, parfois il y a des choses très gonflées comme des sifflements ultra aiguës, des samples de classique (mozart ?), des bruitages sur "masquerade"...

stéphane : nous essayons de traiter la voix comme texture sonore, mais bien sur faire cela n’est pas innocent.

le cargo ! : et l’utilisation de la voix aussi est souvent "osée" si vous voyez ce que je veux dire, cela pourrait être parfois à coté de la plaque, parfois un peu "ridicule" et tout marche, il y a un équilibre, une alchimie, en avez vous conscience pendant l’enregistrement de ce coté un peu dangereux, avec les choix que vous faites c’est assez facile de se planter. je ne sais pas si je suis très clair...

stéphane : notre musique est sur le fil. il s’agit de prendre des risques.

le cargo ! : c’est quelque chose de conscient... comment travaillez vous pour cela ?

stéphane : il y a une part consciente mais nous nous rendons compte que l’artiste ne maîtrisera jamais tout. et d’ailleurs ce peut parfois être ce qu’il y a de plus intéressant. désole, ça sonne comme une réponse facile mais elle est honnête, promis. c’est vivaldi, pas mozart. souvent on est confronté a des mélanges de musiques dans la rue, par exemple. c’est le fruit du hasard. ici nous voulions le maîtriser.

le cargo ! : votre musique est un équilibre entre la maîtrise et le hasard ??? avec l’électronique on se dit que le hasard a peu de places ??

stéphane : c’est juste. le ludisme permet parfois d’aller au fond des choses.

le cargo ! : cela vous a demandé beaucoup de travail en studio ?? comment fonctionnez vous à trois ?

stéphane : c’est vrai que cela exige un important travail de structure a la base. n’oublions pas cependant que nous ne sommes pas un groupe purement électronique. c’est un dialogue entre le médium électronique (qui comprend des parts de hasard, par ailleurs) et l’influence organique des musiciens.

le cargo ! : c’est vrai que l’on ressent une influence, une base rock/pop très importante sur laquelle vient se greffer l’électronique ? comme sur "vitamine" par exemple ?

stéphane : nous aimons les musiques populaires.

le cargo ! : du genre... des noms de groupe.. influence directe ou non ???

stéphane : nous écoutons énormément de choses différentes : classique contemporain, rock, pop, électro, expérimental, ... nous ne nous identifions pas a vrai dire a une famille. on nous a souvent parle de can mais ce groupe ne figure pas parmi nos favoris. on se sent peut-être plutôt proche de la scène électro allemande (my cherie for painting, randomix, kohn, le label a-musik...) mais c’est aussi un tas d’esprit plus que des rapprochements musicaux.

le cargo ! : peut on voir une influence du velvet underground dans un morceau comme "stupid"... et en général, ce travail avec warhol comme producteur est il encore une référence ou non pour vous ?

stéphane : non. c’est intéressant mais pas pour nous.

le cargo ! : j’ai lu que vous deviez faire une musique pour un film... est ce expérimental ou pour le cinéma... et en règle général vous m’avez dit travaillez pour une expo, la scène ; la danse... certains groupes belge comme deus mais surtout dead man ray sont aussi sur tous les fronts : ils font eux mêmes leur vidéo, les graphismes de pochette ou les installations sur scène... pour le cd rom est ce vous qui l’avait conçu et tourné ??

stéphane : oui, la conception est de velma. idem pour les pochettes.

le cargo ! : et le cinéma vous attire, l’écriture d’un long et son tournage...

stéphane : bien sur mais malheureusement c’est beaucoup trop cher pour l’instant. chaque chose en son temps. nous sommes désoles mais nous devons aller créer notre spectacle maintenant. les comédiens sont arrives et nous attendent. si tu veux nous pouvons reprendre cet interview si tu as encore beaucoup de questions.

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publié par le 06/09/01