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publié par gab le 04/11/14
VEGG
- Joie de Vivre
Joie de Vivre

Suis-je vraiment la bonne personne pour faire cette chronique ? On est en droit de se poser la question. J’expliquais pas plus tard que ce matin à un de mes contacts qu’il y avait peu de chances de trouver de guitares pointues sur le cargo et quasiment aucune dans les groupes que je chronique. Je n’ai pas été vérifier la forme des guitares de VEGG (ils n’ont pas de solos de la mort, c’est déjà bon signe) mais on est loin de mes guitares folk ou noisy-pop habituelles. Maintenant le groupe écrit au cargo en précisant qu’il a pensé à moi pour la chronique. Que voulez-vous … challenge accepted !

clichés

VEGG est un groupe qui assume. C’est plutôt une qualité, surtout lorsqu’il s’agit des clichés les plus tenaces de son genre musical comme d’appeler son album Joie de vivre alors qu’il fait une musique sombre et limite violente (tout est relatif bien sûr, je sors de séances intenses avec Rachael Dadd là, le choc est saisissant) ou comme de beugler dès qu’une saccade guitaristique pointe le bout de son nez. Oui, VEGG est un groupe qui assume et qui a bien raison. Non seulement parce qu’un cliché a le droit de vivre lui aussi (militez avec nous pour le maintien du cliché salutaire) mais aussi parce qu’entre les clichés, VEGG sait faire mouche aux instants stratégiques. Dans les couplets presque intimistes (et limite Doorsiens) de "The docker", dans le refrain pourtant musclé mais impeccable de "The creep", dans le dialogue à deux voix tout en énergie pure de "The faggot". Assez étrangement - et plutôt inopinément -, l’orgasme se produit sur le moins original (mais sans doute pas le moins efficace) des refrains ("The hero"), ce sont des choses qui arrivent, faut-il vraiment envisager de consulter ? Heureusement le groupe a pensé à tout puisque, post-coïtum animal triste, le disque se termine sur un "The loner" au titre tout à fait approprié et au contenu d’une troublante pesanteur.

formulaire

Au final et malgré le décalage (très cliché lui aussi) chroniqueur-chroniqué du départ, c’est avec beaucoup de plaisir en réalité que je prends ma dose de VEGG (ça fait très marque bio-végétarienne) tous les jours depuis que j’ai découvert ce disque. J’encourage donc tous les folkeux qui nous lisent à tenter le régime VEGGie pour voir et tous les bourrins (oui, je sais, je sais) à vous passer en boucle l’album Pink moon de Nick Drake. L’expérience doit durer une semaine complète, je vous prépare un petit formulaire à me remplir à la fin (on s’attardera plus particulièrement sur les effets physiologiques, psychiques et métaphysiques de l’expérience). Le cargo fait avancer la science, sachez-le. Résultats de l’étude en fin d’année.

P.-S.

Ah oui, j’oubliais, petite note aux nombreux groupes de la nébuleuse Sons of Frida (amis, amants, fans). Ecrivez-nous si vous le souhaitez mais sachez que c’est à vos risques et périls, nous déclinons toute responsabilité quant à la teneur que pourrait prendre la chronique en sortie …

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publié par le 04/11/14