Trois ans après la sortie de "Blaze" un premier album produit par Paolo Benvegnù, ancien leader de Scisma, l’un des rares groupes indé italiens à s’être fait connaître en dehors de ses frontières et un album live, Vandemars propose son nouvel opus "Secret of Gravity", véritable évolution dans la carrière de ce groupe né en 2005 du côté de Sienne et qui s’attaque aujourd’hui à l’Europe après une première sortie transalpine en avril dernier. 

Évolution car le groupe a vu ses membres changer, se resserrant sous la forme d’un quatuor, autour de la charismatique Silvia Serrotti, tête pensante et chanteuse de ce projet sinueux. Évolution également car la construction des chansons et le son a pris une nouvelle ampleur. Une approche moins directe, car la belle toscane et ses musiciens aiment surprendre l’auditeur, cassant les rythmiques, prenant les chemins de traverse, car c’est souvent en coupant à travers champs que l’on découvre les plus beaux paysages. 

Pour autant l’ensemble accroche l’auditeur et l’on se surprend à fredonner les mélodies. Peut-être l’attraction physique de cet album est-elle trop forte, et nous voilà comme entraînés par cette spirale, poussés vers ce halo de noirceur et de lumière. Une montée progressive en intensité, guitares grouillantes avant de laisser l’espace à « Bleak Wishes » sous influence post-grunge. 

Esprit rock avec une basse très en avant (« Secret of Gravity »), arrangements électroniques, Vandemars alterne puissance et instants de douceur comme sur ces « 13 roses » qui révèlent alors tout le potentiel vocal de Silvia Serrotti, dont l’interprétation a gagné en intensité. Un caractère fort, mais aussi une vraie sensibilité qui font d’elle la figure emblématique de ce projet. 

Des paroles comme un puzzle, la découverte d’un monde, une construction complexe entre maux et pesanteur, ou comment la noirceur de nos sociétés nous afflige, et pourtant comment aussi trouver quand la pression se fait un peu plus forte, la grâce qui filtre à travers cette opacité, nos fêlures. Que dire à l’écoute de l’envoûtant « Like Water »… rien, si ce n’est se laisser habiter, comme porté par cette voix… 

Entre énergie brute, liberté dissonante et sensibilité, Vandemars affirme sa personnalité en se recentrant sur son cœur, son essence, ce qu’elle est vraiment, tout simplement. Un projet que nous auront tout le plaisir de suivre prochainement puisque, l’avant-garde de Mars s’installe dès janvier 2015 à Paris. Restons donc en alerte !