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publié par tairanteuh le 12/12/00
un rodo cora
- paris / stockholm
paris / stockholm

swedish touch

imaginez le tableau : un label suédois qui héberge un groupe du nom de un rodo cora dont le single s’appelle je ne parle pas népalais. en faisant abstraction des notions culturelles et en ne gardant que la suède comme point d’ancrage, on pouvait s’attendre à tout d’un pays ayant internationalement accouché des cardigans (pop de qualité) et surtout du génie elfique jay jay johanson. et c’est de rock indé qu’il s’agit. l’album commence vraiment par "aerial vault" et son revival queen en intro. ne pas se tromper car la suite est carrément tubesque, une petite merveille de pop anglophone, aux ingrédients classiques mais pour un résultat unique (the swedish touch ?). "shelter" continue dans le même élan, choeurs aériens, du rock old school en puissance, vieillerie moderne aux guitares torturées sans jamais être bruitistes. encore un énorme morceau qui s’achève dans une explosion sonore.

best-of

3 bon morceaux plus tard, un rodo cora décline un "slime" parfait, guitare acoustique, petit rythme et un timbre à la everlast puis un dérapage avec des cordes et la chanson qui s’emballe dans un crescendo des plus réussis. "don’t feed the beggars" sur fond de samples vocaux s’installe avec une voix à la damon albarn et une mélodie divine sublimée tour à tour par les instruments indépendants les uns des autres : tantôt la basse part à des hauteurs uniques, la batterie roule au hasard. ce titre est certainement le meilleur de blur, éclipsant n’importe quelle pointure du best-of, le croisé idéal de parklife et l’éponyme blur.

capharnaüm

le single "je ne parle pas népalais" s’ensuit, avec le refrain assez barré : ’je ne parle pas népalais/et pourtant c’est tellement clair’. même en français l’auteur/interprète bo christo s’en sort merveilleusement bien, palliant le ridicule là où nombre de groupes français s’enlisent dans leur langue. un rodo cora peut aussi délaisser l’électricité et décliner de somptueuses mélodies ("cyclo", "what the anthropoids missed"). et tandis que la fin de l’album s’approche, bo christo déploie ses idées dans d’admirable rocksongs, un capharnaüm de 34 secondes ou une épique chanson de 5 minutes ("fly"). en synthèse bo christo revisite le rock depuis ses débuts de la manière la plus heureuse. paris-stockholm, un chef d’oeuvre qui devrait absoudre pour longtemps la suède de son passé trop pop.

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publié par le 12/12/00
Informations

Sortie : 2000
Label : belpid records