laptop

voici donc le premier album dont il faut parler en 2005. pas le premier album écouté certes. mais le plus apprécié c’est sûr. dans la ribambelle d’albums folky parus ces derniers temps, mother’s daughter and other songs de tunng se démarque par son côté débridé et déconvenu. pas question de tout acoustique, de production modique, de pins volontaires pour sonner plus vrai, plus authentique. au contraire, tunng prend le parti de déconstruire la mélodie classique tissée par un chant posé et une guitare acoustique avec des effets modernes exécutés au laptop. ça sonne comme du adem ou four tet chanté par steve mason de beta band. ou comme si le beta band avait donné une forme pop au “monolith” de son patty patty sound ep qui rivaliserait avec un “inner meet me” (ce qui place tunng pas très loin de leur to you alone en fait...). ou comme si gravenhurst s’était conformé à la tonalité de son label warp en assaisonnant son folk d’une touche électronique. ou comme si capitol k, plutôt qu’à l’indie pop, s’intéressait à l’alt. folk en vogue ces derniers temps. comme si, mais en mieux.

sentiers

et si le titre de l’album laisse suggérer une perle accompagnée de quelques titres pour meubler, il ne faut ne pas s’y fier. sam gender (chant, guitare) et mike lindsay (production, guitare) proposent sur mother’s daughter and other songs une aventure plus qu’intense. les ingrédients traditionnels acoustiques sont savamment pervertis par des éléments plus contemporains. cette rencontre ingénieuse nous mène sur les sentiers bucoliques les plus attendrissants de ces derniers temps : “mother’s song”, “tale from black”, “kinky vans”. mother’s daughter and other songs est donc une belle confrontation entre les sonorités chaudes de l’acoustique et la tessiture tantôt froide et abrupte tantôt profonde et fondante de ces effets synthétiques.

charme

il en résulte un ensemble sur la tangente, jouant sur l’extrême, à la fois reposant et éprouvant, d’où le côté aventureux de l’affaire. au final, c’est plus de charme dont il s’agit tant l’écoute s’imprègne de ces éléments assemblés et absorbés. une belle réussite donc ce premier album de tunng, à regretter qu’il ne paraisse sur le malheureusement confidentiel static caravan. en tout cas l’album ne mérite pas cette confidentialité.