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publié par Mickaël Adamadorassy le 31/05/15
Therapy?
- Disquiet
Disquiet

C’est déjà le 14ème album de Therapy ?, Andy le chanteur fête ses 50 ans cette année et peut être que comme moi vous "headbanguiez" sur « Nowhere », tiré de Troublegum, leur plus gros succès commercial ?... c’était il y a 20 ans. Pourtant le point d’interrogation accolé à leur nom semble toujours aussi pertinent, car je me pose toujours la question, et à les écouter au fil de tous ces albums, eux aussi on dirait : Therapy ? est-il un putain de groupe de métal ou juste un putain de groupe tout court ?

Dr Poppy Jekkyll & Mr Heavy-fucking Hide

Sur leur petit dernier, Disquiet, on retrouve bien les "fondamentaux" du metal : les grosses guitares généreusement saturées, le bas bien lourd martelé par la basse, appuyée par le jeu du batteur qui en met beaucoup, souvent. Le tout très bien mis en valeur par le production de Tom Dagelty, un nom pas très connu mais le gros son il sait faire, il était aussi aux manettes du premier album de Royal Blood (chroniqué ici-même).

Mais si les couplets sont bien heavy, que Andy envoie toujours du riff métallique à la chaîne comme sur les « Screamager » ou « Meat Abstract » des premiers albums, sur chaque refrain quasiment on a l’impression que le son "s’ouvre". La voix, posée plutôt que criée, s’applique sur des lignes mélodiques qui dans un autre contexte seraient presque pop.

Alors on n’avance donc pas franchement dans notre grande quête classificatrice : punk, rock, pop, métal ? tous sont là et se mélangent sans complexe, impossible d’aborder Therapy ? par un seul angle... surtout que par réaction à cet album plus "mélodique" que les précédents, ils vont sûrement nous faire un brûlot bien métal la prochaine fois.

Tenir la distance

En attendant, après 14 albums, Andy arrive toujours à écrire de bonnes chansons, arrivent à se renouveler, on parlait de Royal Blood un peu plus haut, ils n’ont qu’un seul album au compteur mais leurs riffs ont un air de déjà-vu, leurs chansons rappellent d’autres chansons. Sur Disquiet, on reconnaît le style de Therapy ? mais Andy ne fait pas dans la redit, un riff de temps en temps sonne un peu comme un autre mais après 14 albums c’est pardonnable surtout que le groupe montre ici tout ce qu’il sait bien faire.

Des formats gros riffs - refrains "poppy" ( « Still Hurts », premier single droit dans ses bottes thérapiennes mais efficace à souhait, des couplets épurés basse+chant - refrain saturés très grungy (« Tides » et le très bon« Good News is No News »). Puis un cœur d’album qui monte d’un cran dans la saturation mais offre aussi une des plus belles parties de chant d’Andy (le final de « Insecurity »). Et juste quand les oreilles fatiguent un peu avec tout ce gros son envoyé sur des tempos rapides, on finit avec le très justement placé « Deathstimate », qui ralentit le tempo et joue sur les ambiances plus que l’assaut frontal. Et là on s’aperçoit que le batteur est aussi capable de retenue et de subtilité dans la frappe... finalement un ou deux morceaux avec la même intention n’auraient pas fait de mal.

Je n’ai pas aimé chaque album de Therapy ? mais sur chacun d’entre eux il y a au moins une chanson qui montre que ce groupe n’est pas bloqué artistiquement, qu’il est capable de se bousculer et de nous bousculer.

Ensemble, c’est tout

Mais ce qui fait de Disquiet un bon disque de T ?, c’est aussi que le choix des compositions et leur tempo majoritairement rapide correspond parfaitement à ce que joue le batteur. On n’était pas fan de Neil Cooper à la base. Arrivé en 2003 dans le groupe, il avait tendance à en mettre partout et ce n’était pas toujours cohérent avec la musique. Sur cet album, les compositions collent parfaitement avec son style à la batterie, ce qui redonne au groupe une cohérence, une unité qu’ils avaient un peu perdu. Et en même temps c’est sur cet album qu’il arrive aussi à prouver qu’il sait gérer un tempo lent et jouer peu mais juste.

Je finis cette chronique sans avoir vraiment répondu à la question initiale, mais au fond Therapy ? n’est jamais aussi bon que quand cette question se pose le plus, qu’ils sont solidement le cul entre deux chaises, sans en avoir rien à foutre et qu’ils envoient. De l’irlandais 20 ans d’âge, ça se discute pas, ça se déguste.

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publié par le 31/05/15
Informations

Sortie : 2015
Label : Amazing Records Co.

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