accueil > articles > zooms > The La’s

publié par gab le 24/05/12
The La's - The La's -
The La's

Quoi ?! Un Bee Gee tombe et les La’s ne sont toujours pas présents sur le cargo ! Inadmissible. Surtout que c’est le deuxième à nous quitter, il ne nous reste plus beaucoup de temps. Quel rapport avec la choucroute me demanderez-vous. A première vue, aucun mais ne nous fions pas trop aux apparences si vous le voulez bien. A l’instar de la génération de nos parents qui arrivait à maturité en pantalon moulant sur fond de "Staying alive", notre génération indie s’émancipait à l’orée des années ‘90 sur "There she goes" et ses guitares imparables. C’est moins sexy, on vous l’accorde, mais d’une, on n’est pas la première génération rabat-joie pour rien (première d’une longue lignée), de deux, « la fièvre du samedi soir » n’est pas vraiment un film totale-éclate non plus, et de trois, il fallait être là en 1990 au sortir des sombres années ’80 pour entendre cette intro arpègo-lumineuse et vibrer comme jamais.

débarquement

On ne peut donc pas évoquer The La’s sans s’attarder sur "There she goes" que le monde entier découvrait dix ans plus tard avec la fameuse et mignonne reprise par Six pence none the richer. Il était temps. Mais pour une floppée de jeunes gens lenoirdisés, à l’époque The La’s c’était surtout un album éponyme avec une fantastique pochette verte qui nous regardait de près. Un album homogène, compact (avec une majorité de morceaux de deux minutes à peine), dégageant une formidable énergie. Un débarquement en force des guitares acoustiques après des années de synthés en tous genres. En un mot, la libération.

réflexes

Bon, maintenant qu’on a bien fait nos vieux croutons, The La’s vu de 2012, ça donne quoi ? Eh bien c’est un petit peu là qu’on voulait en venir, comme pour leur modèle caché les Bee Gees, ça n’a pas pris une ride. Côté son, ce disque traverse les années impeccablement, comme quoi rien ne vaut le brut de brut. Et côté morceaux, il se bonifie avec le temps évidemment. Rarement aura-t-on rencontré d’album qui dans son ensemble nous file autant la pêche. On éveille nos sens sur "Son of a gun", flexions-extensions sur "I can’t sleep" où l’on retrouve nos réflexes sauteurs d’antan, échauffement de cordes vocales sur "Timeless melody", on est prêt, on peut désormais combiner toutes ces actions ensemble sur "Liberty ship". Entame de disque parfaite. Ce qui nous amène bien sur à "There she goes" qui nous fait toujours fondre comme au premier jour. Aaaah ce chant haut perché (pas autant que les frangins Gibb quand même faut pas déconner), ces arpèges pop absolus, cette guitare rythmique limpide et surtout cette mélodie délicieuse. Vingt ans après, c’est toujours aussi incroyable.

familles

On ne va pas vous refaire l’album entier, sachez seulement que contrairement à beaucoup de disques l’intensité est loin de faiblir après ces premiers titres. Nombre de morceaux marquants déboulent d’ailleurs dans la foulée, que ce soient les excellents "Doledrum" et "Feelin" ou encore notre petit chouchou "Way out". Et même le mid-tempo "Freedom song" vient nous titiller où il faut comme il faut. Pas étonnant finalement que le groupe n’ait jamais réussi à accoucher d’une suite à ce disque, pas facile de faire mieux que le coup de maitre initial. Et ce même si on lit à droite à gauche que les protagonistes ont récusé l’album à sa sortie car il ne sonnait pas comme ils l’auraient souhaité. Position étonnante, clamée jusque dans leurs interviews, tant le son de ce disque parait indissociable de l’énergie délivrée. Quant aux Bee Gees, c’est promis pour le départ du dernier frangin, on vous prépare une méga-spéciale des familles … ou on vous fait un topo sur un autre groupe mythique absent de nos colonnes, selon l’humeur.

Partager :

publié par le 24/05/12