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publié par Nausica Zaballos le 20/01/09
The Electric Soft Parade
- No Need to be downhearted
No Need to be downhearted

frangins

The Electric Soft Parade nous sont revenus après plusieurs années de quasi absence depuis The American Adventure en 2003. Leur dernier album, No Need to be downhearted produit par le label Better Looking Records, a été présenté à Paris au Bataclan le 19 avril 2008. Les deux frangins de The Electric Soft Parade, Alex et Thomas White, s’étaient fait remarquer avec un premier album mêlant astucieusement mélodies électroniques, accélérations illégitimes, voix cotonneuses et rythmes plus traditionnels. Holes in the Wall contenait également plusieurs titres susceptibles d’intéresser les bandes FM, notamment “Silent to the Dark” qui connut un certain succès public.

urgence

Une tonalité élégiaque baigne leur dernier album en date comme le suggère paradoxalement le titre éponyme qui ouvre et clôt l’album, “No need to be downhearted”, Part 1 and 2. L’absence suinte mais une urgence transparaît dans les textes exprimant la joie du non-retour et l’instrumentation “Life in the back seat” (track 2). « I just want to be happy, could never thought I’d leave that life behind me » murmure-t-on.

Les ESP ont pris le temps de mûrir cet album qui nous transporte de rivages psychés en contrées inconnues où se mêlent nappages électriques inquiétants (track 3), incantations vaporeuses, riffs de guitares saturées (track 4)... La frontière entre les plages est très ténue et l’on peine parfois à distinguer où s’arrête et commence un titre faisant de cet album un fil d’Ariane s’acheminant vers un “Appropriate ending” (track 11), pas si approprié que cela, avant une conclusion définitive, telle une inscription lapidaire “No Need to be Downhearted -Part 2” (track 12)

revirements

Le voyage n’est jamais serein comme le soulignent les touches de piano écrasées en début d’album. ESP est adepte des changements de rythme impromptus, des revirements héroïques déguisés en lancinantes codas. A quoi les ESP tentent-ils d’échapper ? A une société étouffante, saturée de voix stridentes et de bruits froids matérialisés par les sons métalliques qui, tels des couperets s’abattent à la fin de “If That’s the case, then I don’t know” (track 4), aux visages autrefois aimés qui continuent de hanter leurs souvenirs comme dans “Woken by a kiss” (track 3) ?

fuite

Si la fuite semble être la parade au désenchantement, la mélodie n’est jamais portée disparue et “Shore Song, Surfacing” (track 5) tout en douceur, nous rappelle qu’à l’errance physique peut aussi se substituer la rêverie peuplée de xylophones et autres sonorités enfantines. Erigeant la fugue en figure identitaire, les ESP ont semé leur périple de faux indices, comme sur “Misunderstanding” (track 6) titre power-pop vite rattrapé par son passé psyché... ou sur “Cold World, Starry Night #1” (track 8), hymne faussement joyeux -on songe à l’intro de certaines comédies musicales- avant de laisser place à un instrumental pseudo-folkeux s’achevant sur sons de scies ou de grattoirs (selon votre inspiration) ...

conventions

A certains moments, les ESP foncent tête baissée dans le chemin fléché ’envolées lyriques pop’ comme sur “Have you ever felt like it’s too late ?” (track 9) ou “Come back inside” (track 10) avec chœurs en arrière-fond... Malgré ces deux titres et le très niais et dispensable “Secrets” (track 7), un album très plaisant qui ne révolutionne rien mais fait entrevoir d’heureux chemins de traverse... où résonne le chant des oiseaux (track 12). Certainement pas le disque de la maturité des Electric Soft Parade, mais on l’espère pour eux, l’affranchissement de certaines conventions.

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publié par le 20/01/09
Informations

Sortie : 2007
Label : Better Looking Records

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