accueil > articles > albums > The Division

publié par gab le 10/04/14
The Division
- III
III

C’est décidé, on va les afficher les banderoles « Attention, époque piégée. Années ’80 à manipuler avec précaution ! ». Avis aux jeunes générations donc : méfiez-vous des kits tout-en-un, ça a l’air super comme ça, ça te fait une base rythmique électronique tirée au cordeau, ça te pond les trois notes de synthé qui vont bien mais c’est dangereux ! Qu’on se le dise. Enfin bon, vous faites comme vous voulez, ne venez pas vous plaindre après, et puis, comme pour tout, c’est surtout l’abus qui est risqué. Mais prenons un exemple concret, c’est souvent plus parlant. Tenez, prenons le premier album de The Division

gimmick

Oui, bon, d’accord, cette chronique commence mal. Alors que III, l’album de The Division commence bien, même très bien avec le somptueux single "Open wounds". Tout y est, le petit gimmick qui va bien, un son très années ’80 –vous l’aurez compris– mais un brin malaxé à la Coldplay et surtout la classe mélodique d’un Talk Talk au meilleur de sa forme (ce titre nous fait un peu penser à "Such a shame" sur les bords). A la manière de Red Riders, (sur ce morceau) The Division creuse son sillon dans le revival et tient la barre. On craque à la première écoute pour ce classique instantané. Que n’aurait-on pas donné pour un album entier de ce tonneau-là ?

ponctuations

C’est que ça se gâte vite. Le dosage disait-on. Le dosage. Au point qu’on se demande rapidement si c’est bien le même groupe qui a pondu le reste du disque. Musicalement donc The Division ne fait pas dans la demi-mesure avec un condensé de tout ce qu’on ne voulait surtout plus jamais réentendre, nous, pur produit des années ’80. Les ponctuations musicales, réverbe à fond ("Chained"), les gimmicks de synthé sur trois notes ("The beat & the pulse", "Endless youth"), les nappes de synthé ("December skies"), tout ça sonne tellement … tellement … qu’on en perd nos moyens. Et ce n’est pas tout. Pour faire court, le disque souffre par-dessus tout du passage au français dès le deuxième titre. Quand on associe cet état de fait au décalage musical, on a un peu l’impression de passer instantanément de Talk Talk à du sous-Indochine (voire par moments à une parodie des Inconnus), la marche est brutale.

épingle

Bon, on n’est pas totalement insensible au charme de la musique de notre enfance non plus, après tout on a eu notre période Indochine nous aussi (que ceci reste entre nous, on a sa dignité). Certains morceaux comme "Lorelei" ou "Endless youth" parviennent, après quelques écoutes, à tirer leur épingle du jeu. Et puis on imagine qu’il y a des fans de ce son terriblement extrême des eighties, que les gouts, les couleurs, tout ça … En ce qui nous concerne, on vous conseillera donc de vous arrêter au single. Par contre ne vous bridez pas, "Open wounds" s’écoute une, deux voire trois fois de suite sans sourciller. Sans plus tarder.

Partager :

publié par le 10/04/14