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publié par Renaud Alouche le 06/06/16
The Claypool Lennon Delirium
- Monolith of Phobos
Monolith of Phobos

Après avoir brillamment orchestré un retour sur le devant de la scène, Yoko Ono pourrait-elle enfin laisser le feu des projecteurs retomber sur son fils, Sean ? En activité depuis 1991, le guitariste et chanteur, fils d’un des plus grands monuments de la musique populaire, accumule les projets. On le retrouve aujourd’hui pour la sortie de Monolith of Phobos, premier album de la formation The Claypool Lennon Delirium, en collaboration avec le bassiste du groupe Primus, Les Claypool.

Mais qui sont-ils ?

D’un côté Les Claypool, né en 1963 à Richmond, Californie, le bassiste a été bercé par Abbey Road dès son plus jeune âge. C’est après avoir découvert l’album 2112 de Rush qu’il décide de changer son style de jeu pour adopter le slap à trois doigts. En 1986, il forme le groupe Primus, un trio de métal-funk qui connaitra un succès international.

De l’autre côté, Sean Lennon, né en 1975 à New York, il baigne dans un univers de créativité qui le pousse à apprendre à jouer de la batterie, du piano, de la guitare, de la basse, et à chanter, rien que ça. A l’âge de 16 ans, il co-écrit « All I Ever Wanted » pour Lenny Kravitz, puis effectue quelques apparitions cinématographiques et musicales.

C’est en 1995 qu’il apparait officiellement sur le devant de la scène, il participe à l’enregistrement de l’album Rising par sa mère, Yoko Ono, où il est crédité pour quatre instruments.

S’en suit des années variant entre albums solos et collaborations avec Cibo Matto, Albert Hammond Jr, GSTT, ou encore Mystical Weapons.

Le millésime du délirium

C’est en 2015 que les chemins se sont croisés, après avoir effectué la première partie de Primus, Sean Lennon et sa compagne Charlotte Kemp se sont retrouvés en back stage pour une jam session improvisée avec Les Claypool, qui déclarera plus tard :

« Une interaction musicale ou une jam est une conversation, et les meilleures conversations sont celles qui affluent librement. Quand Sean et moi avons commencé à jouer, il y eu une salve de bonnes idées ».

Après quelques mois passés dans le domaine viticole de Claypool, entre jam et dégustations, le délirium vu le jour, donnant naissance à l’album Monolith of Phobos, qui sort aujourd’hui.

Espace, singes et déviances sexuelles

Cet album est composé de 11 titres, propose un voyage interstellaire dans l’esprit tordu et créatif du duo. Il s’ouvre avec une chanson homonyme, qui laisse présager, après presque deux minutes d’introduction cosmique, des inspirations tirées du grand Syd Barrett.

S’en suit « Cricket and the Genie », en deux mouvements, intégrant une dynamique pop à cet opus, avec la rythmique de basse funky, et la voix perchée en orbite de Sean Lennon. On s’arrêtera sur des titres comme « Captain Lariat », avec ses six minutes étonnantes et dissonantes, offrant une sorte de Jekill & Hyde pas désagréable. Puis sur « Bubbles Burst », qui, tout en légèreté, laisse place à une piste instrumentale dans un nuage de phaser, clôturant à merveille cette ballade stellaire. Sean Lennon et Les Claypool présentent ici un projet complet mettant à profit les expériences de chacun pour offrir un résultat de grande qualité quant à la structure et les pistes instrumentales. Fidèles à l’univers du pop-rock psychédélique, les deux musiciens ont composé des chansons aux paroles plus farfelues les unes que les autres, abordant des sujets comme les drogues, l’espace, les déviances sexuelles ou bien même les singes, pourquoi pas après tout.

Pour tous les fans du genre, cette sortie est donc indéniablement une très bonne surprise, ovni ne répondant à aucune norme, Monolith of Phobos marque le début d’une collaboration fructueuse. La suite s’écrira lors d’une tournée américaine, où Mark Ramos Nishita (Beastie Boys) et Paul Baldi (The Fungi Band) se joindront au délirium pour disperser ce son venu d’une autre galaxie.

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publié par le 06/06/16
Informations

Sortie : 2016
Label : Prawn Song