accueil > articles > albums > sufjan stevens

publié par tairanteuh le 03/07/04
sufjan stevens
- seven swans
seven swans

torpeur

jeune et bel âtre à l’allure ténébreuse, sufjan stevens signe avec le magnifique seven swans son quatrième album. un ouvrage qui ravira les déçus du pyramid electric co de jason molina et tirera de leur torpeur les drogués au narcotique master and everyone de bonnie prince billy. sufjan stevens conjugue la pureté du premier à la spiritualité du second dans une même veine acoustique chaleureuse. j’ignore tout de ce jeune homme et de ses précédents ouvrages. son quatrième album est tombé entre mes mains quand j’ai appris que la production était assurée par daniel smith, la tête pensante de danielson famile, fréquentée régulièrement par sufjan et déjà responsable de l’admirable hope you fail better, dernier joyau de june panic paru sur secretly canadian l’hiver dernier. seven swans comporte par ailleurs la participation d’autres membres de la fantastique danielson famile et paraît sur la structure sounds familyre de daniel.

vibration

sufjan stevens serait un hollandais relocalisé aux états unis. à la manière du suédois nicolai dunger qui s’abîme dans les paysages américains en compagnie des frères oldham. les deux partagent cette passion pour les sonorités naturelles et pures qui vont vibrer au plus profond de l’être. chez sufjan, cette délicatesse sonore s’adjoint d’une vibration spirituelle. sur seven swans la religion est abordée en toute simplicité et sincérité. complètement habité, sufjan implore et transmet sa dévotion par le biais de morceaux à la puissance émotionnelle rarement égalée. de "all the trees of the fields will clap their hands", une simple perle en guise d’ouverture et peut-être la plus belle chose entendue ces derniers mois, jusqu’à l’épique "seven swans" sur lequel stevens, plus emporté que jamais, chante, crie, hurle avec emphase " he’s the lord " magnifiquement soutenu par la chorale danielson famile. mais seven swans n’est pas que puissance, emphase et transe. la spiritualité passe également par de douces ballades sur lesquelles le chant suave de sufjan stevens se marie à merveille avec de simples instrumentations à la guitare ou au banjo.

marbre

le charme provient aussi de la matière qui compose l’album. puisées dans une intime tristesse, les remarquables chansons de l’artiste semblent toutes avoir un dessein personnel. son recueil bâti autour des relations spirituelles et familiales laisse penser à une introspection. et si cette inspiration respire la sincérité, elle dérange parfois. entre les sermons et le vécu offerts par l’artiste, difficile de rester de marbre. pour ma part, j’ai succombé à ce délicat écrin dont la douceur et la finesse laissent apaisé et émerveillé. a vous de voir si l’effet produit est aussi agréable.

Partager :

publié par le 03/07/04