Depuis le temps, on est habitué aux impressions mitigées concernant Stuck in the Sound. Excellents sur scène (à leurs débuts en tout cas, ça fait très longtemps qu’on ne les a pas vus), capables de superbes morceaux dans les bons jours, voilà un groupe qu’on suit depuis ses débuts mais qui nous a souvent laissé sur notre faim sur disque. Ce qui ne nous empêche nullement de nous réjouir à chaque nouvel album en se disant que ça y est, cette fois c’est le bon, celui qui va tout exploser sur son passage, pour ressortir à peu près au même point à chaque fois, extrêmement frustré. Et ce n’est pas leur nouveau disque Survivor qui va changer la donne.

popotin

C’est ballot quand même, plus de 10 ans qu’on l’attend, qu’on sait qu’il va venir, cet album qui se hissera d’un seul homme au niveau de leur tonitruant "Toy boy" des débuts (remarquez, ça fait presque 20 ans qu’on attend l’album intimisto-buckleyien de Muse, on n’est plus à ça près). Malheureusement ce ne sera pas encore pour cette fois, même si cette fois Stuck in the Sound joue la carte de l’éclectisme et que ça lui va plutôt bien. Le Stuck in the Sound 2016 bouge son popotin, c’est plutôt sympa à première vue mais s’avère en réalité rapidement moyennement enthousiasmant et à part une belle fulgurance (l’excellent "Dies Irae") en 4ème position, il faut hélas attendre la toute fin de disque pour qu’il se passe vraiment quelque chose d’intéressant. Entretemps c’est soit anecdotique, soit carrément agaçant (qu’y a-t-il donc dans "Perfect man" qui nous rende allergique comme ça ?). Il faut donc attendre le 8ème morceau pour sortir progressivement de notre léthargie avec "Fire", parfait pour un réveil et pour aborder dans les meilleures conditions le meilleur titre du disque, "Eyes like ice", qui donne juste envie de sauter partout et de chanter à tue-tête ! Mais pourquoi pas un album entier de ce tonneau-là ? Le groupe enchaîne avec le premier single extrait du disque, le super-tendu, super-impressionnant "Pop pop pop". Il faudra quand même qu’on m’explique comment on peut mettre un si évident meneur de revue en 10ème position. C’est à n’y plus rien comprendre. Le groupe finit ensuite en beauté avec "Her" et ses scansions accrocheuses. Comme quoi, une bonne tension sur un morceau plus calme ça fonctionne très bien aussi.

allégé

Rien à faire donc, mitigé on était, mitigé on reste, bien campé sur nos habituelles frustrations, à se consoler avec les quatre excellents morceaux du disque qui tournent en boucle depuis une semaine. Et mine de rien ce Survivor allégé fait tout de même un EP de très très haute volée. Allez, vivement l’album.