one-hit wonder

après avoir repris sa respiration, éprouvée par la lecture de ce titre, et passé le choc du premier morceau échappé de la plus tendre enfance, on peut finalement plonger dans l’univers de shivaree, trio porté par la voix magique de ambrosia parsley. après une prestation scotchante sur le plateau de nulle part ailleurs en pleine croisette où ambrosia chante yeux mi-clos, main dans les poches (comme liam gallagher mais bien mieux) puis un morceau (le même) sur la compil des inrocks, on était en droit de se demander si l’on tenait là un one-hit wonder ou tout simplement un très bon groupe. la réponse ne s’entend pas car dès le second morceau on est en apnée pour une bonne demi-heure. la voix est charmante, le son séduisant, les paroles ensorcellantes, on entre dans une atmosphère moins sombre et lourde qu’à bristol, moins chaude qu’à tucson, moins planante qu’à modesto.

coeur de brousse

les titres passent sans qu’on en prennent conscience, non pas qu’ils se ressemblent mais notre volonté s’est abandonnée à les identifier pour mieux écouter. on perçoit des percussions qui appuient au creux de l’âme, des guitares qui nous sortent d’un état comateux parfois et surtout cette voix échappée des meilleurs standard du vieux jazz, une voix qu’on aimerait marrier aux plus grand. un duo avec brian ferry sur as time goes by par exemple. mais tout l’intérêt ne réside pas dans cette voix. le fond sonore est parfait, il colle à la voix, colle à lui-même, la production est sublime et laisse paraître la recherche d’un côté dissonant. shivaree a trouvé un son qui se veut bordélique mais qui dans son fouillis apparent n’est que plus mélodique. ainsi sur "arlington girl" ça commence par un petit rythme tribal façon coeur de brousse et progressivement on débouche sur un refrain où les instruments à vent sont à la limite du faux...

bande originale

ce mélange de folk/pop/rock est le mélange le plus réussi depuis les premiers ébats de mark linkous au sein de son sparklehorse ou les derniers cris de tom waits. la plus juste comparaison serait avec la bo de the end of violence de wenders où l’on retrouvait justement eels, waits, chesnut et stipe pour quelques grands moments. ne serait-ce que pour des pépites comme "oh no", "goodnight moon", "arlington girl" ou "pimp", tel album s’imposerait comme celui du mois, imaginez alors 8 autres morceaux du même acabit et vous comprendrez pourquoi il est férocement conseillé d’entrer dans ce charivari même si c’est au risque de n’en plus sortir indemne...