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publié par tairanteuh le 02/09/03
scout niblett
- i am
i am

virtuose

découverte via i conjure series fin 2002, emma scout niblett n’avait pas laissé un grand souvenir... il faut dire que les morceaux de ce mini album étaient assez étranges (pour ne pas dire nuls), et ils s’avèrent être à l’écoute de i am une parenthèse dans la discographie de la demoiselle. une première oreille posée sur ce nouvel album sans trop se souvenir du ep, fort heureusement, et un engouement immédiat pour la sensibilité très cat powerienne par endroit de niblett. mais i am ne se résume pas à cette comparaison, n’est pas une pâle copie des premiers essais de chan marshall. niblett a sa vision de la musique, sa manière de, son style et... sa gaucherie. cela frappe dès le premier morceau. "miss in love with her own fate". curieux que cet assemblage d’un rythme de batterie sec, agressif et un peu simpliste avec la voix douce de la belle anglaise. car c’est sûr, la miss ne brille pas par son talent d’instrumentiste. qu’elle soit à la batterie, à la guitare ou au ukulele, le maniement est très léger, enfantin, pas l’oeuvre d’une virtuose. et tant mieux. ça ne fait qu’accroître l’impression de fragilité, de faiblesse, décuple les frissons que provoque le chant agité de niblett. "no one’s wrong (giricocola)" en parfait exemple.

fragile

la production très rêche amplifie le sentiment de folie que dégage scout. de son trip pom pom girl à "until death", cette lente et magnifique progression, faite de si peu d’éléments, difficile de ne pas succomber au personnage. steve albini fait décidément des merveilles pour les jeunes filles fragiles. après le troublant run to ruin de nina nastasia, il étend sur un album la collaboration entamée avec niblett sur l’album de songs ohia, magnolia electric co (le grand "peoria lunch box blues"). i am est d’ailleurs paru en septembre 2003 sur l’excellent label secretly canadian, déjà responsable du magnifique magnolia electric co cette année, ainsi que des albums loufoques de danielson famile ou encore de ceux de june panic dont piwu disait le plus grand bien lors de la soirée secretly canadian à mains d’oeuvres en 2002.

énigme

après maintes écoutes, i am reste une énigme. de ce titre affirmatif troublé par une pochette floue et dévalorisante pour emma niblett à ces morceaux bizarrement construits, joués simplement et gauchement, pas facile de cerner le personnage niblett, et comme chan marshall, elle est insaisissable. si la folie musicale vous fascine, scout niblett risque fort de vous faire de l’oeil et plus si affinités.

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publié par le 02/09/03