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publié par Mickaël Adamadorassy le 27/03/06
Romanzo Criminale
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J’ai un problème avec les films de gansgters. C’est que la fin est (presque) toujours la même. à part peut être dans Killing Zoe avec Julie Delpy (miam).

Et c’est qu’ils sont vicieux ces réalisateurs, on a beau savoir que les protagonistes sont de vraies ordures. Mais, avec ou sans alibi social, psychologique ou autre, on s’attache à eux et on regarde leur fin venir, scotché au siège, en souffrant pour les personnages, en victimes d’une sorte de syndrôme de Stockholm.

Et c’est pire encore quand nos gangsters manifestent des signes de rédemption, quand un ange passe et leur donne l’envie de rompre avec leur passé. On atteint alors des summums dans le film qui rend dépressif (mon exemple préféré étant Things to do in Denver when you’re dead, avec Andy Garcia dans un de ses meilleurs rôles et Steve Buscemi toujours excellent).

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Roberta (Jasmine Trinca), l’ange du Froid

Vous vous demandez peut être pourquoi je raconte tout ça alors que je suis censé parlé de Romanzo Criminale, eh bien c’est simple, Romanza Criminale c’est ça mais en pire. Le film raconte l’histoire bande de jeunes truands qui vont mettre le Rome du crime à leurs pieds, tuant tous ceux qui sont sur leur passage sans la moindre amenité, dealant d’abord avec les parrains de la mafia et finalement manipulés par une organisation en marge de l’Etat.
Si on sympathise assez peu avec le Libanais, le chef de la bande, ui admire à la fois les empereurs romains, Hitler, Staline et Mussolini, si le Dandy est assez attachant au début avec son obsession pour Patrizia, une prostituée de luxe dont il veut les faveurs exclusives (et quand on sait qu’elle est jouée par la sublime Anna Mouglalis, on le comprend aisément), c’est surtout le personnage du Froid qui rend le film douloureux. Son air ténébreux et farouche , sa beauté presque angélique, ses silences, sa retenue qui lui donnent un air de sagesse, le fond paraitre plus humains. Alors même que si on l’appelle le Froid, c’est aussi parce qu’il est capable de tuer froidement.
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Patrizia, regardez la dans les yeux !

Et donc Romanzo Criminale déroule longuement l’accession au sommet de cette bande, dans une effusion de sang et sa déchéance qui sera encore pire. Et on souffre avec le Froid, de le voir si prêt de la rédemption et de passer à côté car il n’a pas su faire primer son ange sur ces anciennes amitiés. C’est une histoire qu’on a déjà vu cent fois mais elle fonctionne parfaitement parce que les acteurs sont excellents, que la réalisation suit la plupart du temps et surtout parce que l’empathie avec le personnage est là. C’est donc recommandé surtout que le cinéma italien est plutôt rare dans nos contrées et qu’il y a là d’excellents acteurs à découvrir (et un fan club pour Anna Mouglalis à monter)

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Derniers commentaires
Semiramis - le 29/03/06 à 20:08
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Ce film est un régal ... et j’ai acheté cette après-midi la BO pour me replonger dans l’ambiance.

arno - le 29/03/06 à 20:43
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Dès l’entame, je me demande pourquoi cette moustache. Puis jusqu’au bout, elle m’ennuie cette moustache. Le gangster doit être universel, je me dis, donc un bon film de gangster italien ressemble à un autre bon film de gangster quel que soit ses racines. Il me vient les références Mean Street et les Affanchis(USA), même La Cité de Dieu (BRASIL) et Infernal Affair (Hong Kong).

Je ressors et j’ai cette moustache, la moustache du flic au travers de la satisfaction. Comme symbole d’une presque trop facile caricature de chacun, confortable, trop confortable. Mais qu’elle est belle Anna….

micky - le 30/03/06 à 16:14

arno > si tu n’en avais pas parlé, je ne crois pas que je me serais rappelé tout seul de cette moustache, même si effectivement elle fait un peu (mous)tâche la première fois qu’on voit le personnage. Sinon en obsédé de la moustache, tu as vu le film du même nom ? (sans transition)

semiramis > elle est bien la BO ? durant le film aucun thème/chanson ne m’a particulièrement marquée

arno - le 30/03/06 à 19:33
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micky > oui, et j’ai même beaucoup aimé la deuxième partie du film " la moustache", longtemps que je n’avais pas été aussi touché par un film.
Pour revenir à l’épopée d’Anna et ses acolytes, j’ai préféré « Buongiorno, notte » de Marco Bellocchio, efficace, sans concessions, pour tous. Et d’actualité.

Magad - le 04/07/08 à 11:21
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Super film et sound track vraiment exceptionnelle. Je n’ai pas encore acheté la BO !! Qui connait le titre de la chanson du début quand ils sont ados dans la voiture volée ?