Rivkah est quelque peu insaisissable. Habituellement, lorsqu’un disque nous plait, quelques jours en sa compagnie nous conduisent immanquablement à un axe d’écriture, une entrée en matière, un fil rouge. Et on déroule de là. Rivkah non. On aime son album Shara. Mais saura-t-on seulement en parler ?

nébuleuse

Certes, on pourrait parler des intonations à la Jorane qui nous ont marqué sur le multilingue "Mi amor". On pourrait aussi évoquer les onomatopées à la Camille sur "Now I do" et "Harmonically". On pourrait un peu plus subtilement s’attarder sur les influences de This is the kit & co sur des titres comme "Mother earth" ou "Fight off", elle a visiblement beaucoup fréquenté cette délicieuse nébuleuse. On pourrait mais serait-ce rendre justice à la particularité de ce disque ?

emprise

Rivkah reste mystérieuse. Jusque dans ses choix canins. Un mystère qu’on peine à percer, forcément, qui nous intrigue, nous entête. Serait-ce ce transport dans la répétition nous marque tant ? Rapidement on découvre qu’on peine à sortir de l’emprise de certains morceaux (l’excellent "Easy", le lancinant "And I"), ils nous trottent en tête, nous rappellent avec insistance alors qu’on se demandait avec qui on allait bien pouvoir rentrer et vont jusqu’à faire le mur pour imprégner notre oreiller.

facettes

Pourquoi percer le mystère au final ? Pourquoi chercher à donner un sens aux différentes facettes de Rivkah ? Et s’il lui prend l’envie comme sur "The beauty of your face" d’évoquer les sonorités un peu blafardes du White chalk de PJ Harvey puis d’enchainer sur une histoire toute guilleretto-hawaïenne de noix de cocos, qui est-on pour y trouver à redire ? D’autant qu’elle le fait avec un tel naturel décomplexé que ça passe comme une lettre à la poste.

fin

Allez, fin d’album, c’est décidé, Rivkah est totalement insaisissable. Et c’est ce qui fait tout son charme.