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publié par gab le 20/07/17
Ride
- Weather diaries
Weather diaries

Tadam ! Nous y voilà, 20 ans après, dans la foulée de sa reformation scénique en 2015, Ride confirme son retour aux affaires avec un album complet de nouveaux morceaux qui, pour ne rien gâcher, tiennent étonnamment bien la route. On avait pourtant de gros doutes à l’apparition des premiers extraits de ce Weather Diaries en début d’année (Ride, un nouvel espoir ?). Mais rien à faire, après une bonne semaine de rotation intensive, l’album s’avère particulièrement homogène et inventif. On n’en demandait pas tant.

pression

La crainte principale était en effet que le groupe reprenne là où il s’était arrêté avec le sur-vitaminé et décevant Tarantula. Et c’est d’ailleurs ce qu’il s’empresse de faire, histoire de relâcher la pression, avec le premier single "Charm assault" et son refrain très rentre-dedans. D’où les quelques doutes existentiels qui nous assaillaient. Et puis non, ce single réussit au final le tour de force de devenir plutôt attractif avec le temps, servi par ses gimmicks de guitare sur les couplets (avec un son très eighties à la Red Riders … ou Indochine, ça dépend de ses références –merci Sam-) et sa phase gentiment noisy en fin de morceau. Et c’est d’autant plus réussi que Ride n’insiste nullement dans cette veine. Côté single déjà, "Lannoy point" vient confirmer tout le bien qu’on pensait de lui en captation live l’an passé. Même agrémenté de quelques fioritures électro, cela reste du très haut niveau avec toujours le petit gimmick de guitare entêtant qui fait son effet et un refrain imparable. On est d’autant plus heureux de constater avec le livret que le groupe expose ses inquiétudes écologiques plutôt que les affres de la fin quarantaine (« Better sense could start again » en lieu et place de « Better sex could start again »), nous voilà rassurés.

esprit

Sur sa lancée Ride se montre aussi particulièrement en forme sur ses autres morceaux, prenant réellement un nouveau départ, assez loin des morceaux du début des années ’90, ce qui en soit est un excellent point. Pas du tout tournés vers le passé, des titres comme "All I want", "Rocket silver symphony" ou "Cali" viennent poser les bases d’un futur hautement recommandable. Musicalement fidèles à l’esprit noisy sans toutes fois en être resté à au mur de son originel (qui refait un petit featuring sur le très bon "Weather diaries"), le groupe a su retrouver l’intensité qui faisait sa marque de fabrique. Le constat est le même pour le chant, renouvelé mais toujours caractéristique. L’un dans l’autre, à l’instar de ses fans les plus hardcore, Ride a su passer sereinement le cap de la quarantaine et assume sa nouvelle maturité. Nous voilà à nouveau rassurés.

trêve

Mais trêve de positivisme bonhommier, il y a forcément des choses qui clochent sur ce disque autres que le look clodo-bobo d’Andy et la musculature XXL de Mark*. Pas évident au final de pointer les défauts. Même "Home is a feeling" qu’on ne sentait pas trop au départ a vraiment fini par accrocher notre sensibilité planante. Allez, s’il faut choisir une petite baisse d’impact** ce serait la fin du disque qui nous laisse un peu sur notre faim. Une accalmie en clôture était pourtant une bonne idée en soi mais sur "Impermanence" l’effet recueillement est un peu loupé (on a juste l’impression que le morceau se traine) et si "White sands" tient mieux la route musicalement, il y a quelque chose qui ne passe pas dans le chant (sans qu’on arrive vraiment à mettre le doigt dessus). Rien cependant qui vienne vraiment ternir ce disque, ces morceaux passant plutôt bien dans la continuité des autres.

triplement

Un tadam mérité donc ! Même si on a toujours un peu de mal à réaliser que Ride est vraiment de retour et qu’en plus on apprécie le résultat. On est triplement rassurés de constater que ce retour n’enlève en rien notre plaisir de réécouter les vieux concerts et disques, qu’on a toujours 16 ans quand on lance les EPs à fleurs et que ce Ride nouvelle mouture correspond assez bien à ce qu’on est nous même devenus avec le passage du temps. Beaux et bons, évidemment.

* Et bien sûr il suffit que j’écrive ceci pour constater sur les vidéos des festivals de cet été qu’Andy est passé chez le coiffeur et que Mark a enfilé une veste atténuant ses nouveaux atours bodybuildés. C’est malin.

** Deuxième constat, je ne sais pas si c’est dû aux conditions de festival où le groupe joue en après-midi, mais je n’ai pas vraiment été convaincu par la prestation scénique de Ride à Pitchfork la semaine dernière, ça manquait énormément d’intensité. Pour voir les morceaux dans un contexte plus favorable je vous recommande plutôt leur passage à Glastonbury.

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publié par le 20/07/17