accueil > articles > albums > quickspace

publié par Renaud de Foville le 21/03/00
quickspace
- the death of quickspace
the death of quickspace

pigeon

plutôt gonflé comme titre, comme pochette aussi me direz-vous, cette petite tête d’âne, genre dessin d’enfant et au dos quelques lignes maladroites à la place des titres de chaque chanson... mais tout autant que leur musique sur des rythmes basses - batteries souvent ultra simple, bourrée d’idées toutes plus gonflées et dingues les unes que les autres, avec son compte d’emprunt à différents noms du rock et pas les pires (bowie , nirvana, breeders - surtout les breeders) les quickspace nous offre un album de rock déjanté, avec un humour fou et plein jusqu’à la gueule de chansons toutes plus réussies les unes que les autres. un vrai bijou. la preuve, comme la plupart des bons albums plus on l’écoute plus on s’y attache et plus on l’aime. plus on le découvre, plus on s’aperçoit de sa richesse et de ses talents. alors qu’en musique - et surtout en pop rock - tout a été fait et que plus que jamais les maisons de disques nous abreuvent jusqu’à plus soifs de centaines de groupes - en général sans aucun intérêt - comment peut on sortir encore aujourd’hui un album, et un premier, qui nous donne la pêche, qui vous donne envie de bouger, qui ne vous prenne pas pour un pigeon, mais qui vous offre de vraies mélodies, des chansons pleines de sincérité et d’humour...

cocktail d’ingrédients

dès les premières secondes le son baisse comme si quelqu’un éteignait votre chaîne, puis reprend aussitôt pour vous entraîner avec "the lobbalong song" dans une pure folie, guitare et voix saturées, paroles presque criées, rythme simple et diablement entraînant, ce n’est plus une chanson mais une spirale, on est comme avalé par les sons, les rythmes, la vitesse. un morceau qui s’écoute à fond et qui peut se réécouter très souvent déjà parce qu’il vous file une sacré pêche pour toute la journée et en plus, ou surtout, parce qu’il regorge de surprises et d’idées. souvent basée sur une rythmique très simple mais incroyablement efficace on ne comprend pas toujours comment on peut rester scotché par quickspace, on a l’impression d’avoir déjà entendu 1000 fois l’intro du génial "they shoot horse don’t they", mais déjà quand arrive les voix d’opéra - comique ? - que le groupe aurait pu sampler chez third eye foundation on est en plein délire, puis les différentes couches sonores vont se superposer avec la voix du chanteur, des guitares très grungy et autres délires : quickspace c’est un cocktail d’ingrédients que personne n’oserait mélanger et qui vous fait tourner la tête dès que vous y avez goûter, pour ensuite devenir très vite accroc.

paquet de céréales

et puis avec les deux premiers morceaux de the death of quickspace, aussi excellents soient ils, on se dit que l’on a compris. on a affaire à un excellent groupe de pop rock, puissante, énergique et intelligente. mais c’est sans compter sur les 11 minutes de "climbing a hill". oui, 11 minutes (sur un album de 45 minutes cela fait un quart de l’album en une seule chanson, mais cela s’équilibre avec les 32 secondes de "4" - final punk-grunge de l’album). rythme lent, basse lascive comme celle d’une kim deal, voix hautes qui se répondent dans un chant mal assuré, guitare un peu slide, comme celle d’une "divine hammer" des breeders (influence peut être un peu trop marquée sur "gloriana", qui reste néanmoins un très bon morceau, et définiivement l’influence majeure du groupe quand on entend aussi les guitares de "a rose"), ambiance un peu triste, mélancolique et au final très belle chanson, en décalage total avec les deux premiers morceaux. et surtout c’est un long, très long morceau, qui prend son temps, qui s’installe en vous, qui se fait sa place. et nous montre l’autre facette de quickspace. au passage c’est amusant de noter que "the munchers" fait penser, surtout au début, à un morceau du groupe français holden. alors peut être en lisant cette chronique vous direz-vous que les quickspace (on se demande si ils n’ont pas piqué leur nom sur un paquet de céréales) ont un peu de mal à se démarquer de leurs influences... c’est peut être vrai, c’est sûrement la seule chose que l’on peut leur reprocher, mais c’est fait avec tellement de talent, c’est tellement gonflé (les voix sont toujours un peu justes, un peu approximatifs ce qui les rend humaines, parfois émouvantes ou drôles, toujours intéressantes, charmeuses..., ou les violons de "lob it" qui reprennent ceux de "the lobbalong song" - vous noterez les correspondances entre les morceaux 4 et 6, et les morceaux 1 et 8 - qui étaient noyés sous un déluge de guitare, et qui se retrouvent ici torturés et malmenés devant témoins : des oiseaux !!! que l’on en redemande, que l’on aimerait vraiment savoir ce que les quickspace peuvent donner sur scène et sur un prochain album. mais en attendant, profitons de cet album. pour une fois que l’on peut se réjouir de la mort de quelqu’un...

Partager :

publié par le 21/03/00
Informations

Sortie : 2000
Label : domino/labels