Les majors ont elles de l’humour ?
Le second degré chez AZ fait il partie de la culture d’entreprise ? Evidemment nous sommes en droit d’en douter. Les différents pontes de toutes ces boites ne commencent à sourire qu’à partir de 500 000 albums et si vous dépassez le million alors là oui on peut commencer à rigoler franchement. Mais pas sûr que nous partagions le même humour sur le Cargo. Je ne me vois pas trop me taper sur la cuisse toute la nuit avec Pascal Nègre, et encore moins sur la sienne, mais ceci est une autre histoire.
En fait on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé AZ et son désormais célèbre patron : Valéry Zeitoun à signer un groupe comme Prototypes. Même si au fond de nous on se dit que de toutes façons la raison première est une question de rentabilité - un groupe comme eux ne coute pas grand chose par rapport aux grandes machines qui tronent dans le catalogue AZ - et aussi un peu de crédibilité (second degré, engouement branchouille pour les années 80 et la new wave...). On peut se poser longuement toutes ces questions ou l’on peut tout simplement faire comme le groupe lui même, s’en foutre royalement et profiter de l’occasion. En effet pas dupes du tout les trois membres de Prototypes savent très bien où ils mettent les pieds et préfère profiter de l’occasion et advienne que pourra. Vous aimez ce que l’on fait, assez pour nous signer, vous nous faites pas ch... quand on rend l’album alors pourquoi pas... Une philosophie à la Wampas sommes toutes.
Et la musique dans tout ça ?
car c’est plutôt ce qui nous intéresse sur le rafiot. Prototypes fait partie de ces groupes que l’on rangerait facilement au fond de la cédéthèque dès la première écoute. Gentil tout ça, mais bon on a déjà quand même l’impression d’avoir déjà entendu. Le coté Lio - « Gentleman » ou l’excellent hommage à la soeur d’Helenaaaaaaaaaaaahhhh « dis-moi »- au premier abord n’est pas obligatoirement fait pour nous donner très envie d’aller plus loin. Mais sans trop savoir pourquoi - serait on posséder, y aurait il des forces occultes qui nous manipulent - on se remet une petite dose de Mutants Médiatiques... Pour découvrir que les mélodies sont sacréments accrocheuses, qu’il y a assez d’humour et d’autodérision chez les Prototypes pour que l’on ne prenne pas tout cela au sérieux - l’intro de « un brin de fierté » désamorce toute tentative d’écouter l’album au premier degré.
Faites un test. Dans une soirée vous passez l’album, l’air de rien, allez zou un petit Prototypes sur les platines. Les remarques vont d’abord fuser. Pfff tu l’as retrouvé dans le grenier de tes parents, ils ont trop écouté Lio eux, ça vole pas très haut les paroles quand même... Ne vous découragez surtout pas, c’est là que la sauce doit prendre. Vous laissez quand même l’album sur le feu... Et comme par hasard vous allez voir tout le monde dodeliner de la tête, taper en rythme sur sa jambe, ou accompagner les mélodies imparables de Mutants Médiatiques d’un petit pas de danse discret.
morceau Ovni
Maintenant que vous avez accroché on peut se plonger un peu plus dans l’univers de Prototypes. S’apercevoir que les paroles sont souvent bien plus travaillées que ce ce que l’on pourrait croire à la première écoute, que le second degré un peu facile fait parfois place à un cynisme de bon aloi - les chaises musicales. Ecoutez aussi les paroles du Tir aux pigeons, le titre qui ouvre l’album des Prototypes. Etonnant comme intro. Et au milieu de toutes cette pop acidulée - c’est pour faire vite ! - un morceau sort totalement du lot. Musicalement on se retrouve en pleine cold Wave, Joy Division et New Order ne sont plus très loins. Avec les paroles qui suivent. Ce morceau Ovni - et surement le meilleur de Mutants Médiatiques - ne fait plus dans le second degrès, plus de cynisme, plus de légèreté. Tombe et relève toi, c’est de cette façon que tu apprendras... Hurler de toutes ces forces dans les rayons des magasins, EXISTER PAR N’IMPORTE QUEL MOYEN . Et même si l’on ne revientpas vraiment à l’ambiance de la première partie de l’album, on se dit que comme par pudeur, pour ne pas ennuyer son auditoire la fin de l’album est là pour vous rappeler que Prototypes c’est d’abord des mélodies accrocheuses, imparables, paroles rigolotes et plus « profondes » qu’elles en ont l’air, des sous entendus sexuels indispensables à toutes bonnes chansons Pop, une envie de vous faire remuer le popotin, une invitation que l’on ne peurtdécemment pas refuser.
