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publié par tairanteuh le 02/01/06
phantom buffalo
- shishimumu
shishimumu

dinosaures

Dans notre belle société de l’information dans laquelle n’importe quel ragot est colporté de l’australie au canada en l’espace d’une heure, dans laquelle les groupes se font et se défont grâce et à cause de l’internet, dans laquelle il est possible de savoir si pete doherty a éternué après s’être mouché dans son sucre... et bien les phantom buffalo font figure de dinosaures. Un site archaïque, à peine tenu à jour, un blog elliptique, un label muet, un distributeur européen statique, aucune biographie, pas même un petit mp3 à télécharger. Pas étonnant qu’il ait fallu à ces anciens ponys, trois longues années pour voir leur premier disque sortir outre-manche sous le nom de phantom buffalo. Tout un mystère autour de ces six gens qu’ils pourraient entretenir savamment et faire monter à coups de petites révélations pour mieux appâter le chaland. Mais ils semblent définitivement déconnectés du système mercantile musical moderne... tout juste ont-ils un compte myspace.com, avec quelques titres en streaming, une poignée de photos pour rattraper le tout. il faut donc se contenter de cet album au titre intriguant, shishimumu, ce qui évite bien entendu de broder autour de futilités (quoique ce début de chronique...).

union

Ce qui frappe d’emblée chez ces phantom buffalo, c’est la facilité avec laquelle ils font d’une petite mélodie, un hymne fougueux et percutant comme rarement on aura pu en entendre depuis la chute de pavement. Évoluant sur le même terrain que ces slackers, phantom buffalo s’amuse à marier une sensibilité très pop anglaise à des élans électriques dissonants (“a hilly town” en modèle du genre talonné de près par “distracting salamander”). Une alchimie qui évoque plus d’une fois les gorky’s zygotic mynci, de la voix de Jonny Balzano-Brookes, proche de celle d’euros childs (ou de stuart murdoch), aux instrumentations, voire orchestrations, très twee de certains de leurs morceaux. Le trait d’union entre l’indie rock des uns et la twee pop des autres est chez phantom buffalo ce même penchant marqué pour la douce rêverie.

écho

À la manière de “parasitic wedding wows” qui eut pu figurer sur la bande son de l’étrange noël de m. jack aux côtés d’autres perles signées danny elfman, les morceaux de shishimumu ont ce côté très enfantin, avec un brin d’innocence, comme la pop sucrée des années 60. une impression accentuée par l’utilisation régulière du tremolo sur la guitare ou de cette réverbération au souffle constant. Chaque morceau s’inscrit de fait comme un écho à son prédécesseur. Homogène, drôle et servi par une ribambelle de riffs inventifs, shishimumu offre une incursion tantôt lente et planante tantôt enlevée et sonique. D’amusantes montagnes russes qui appellent à surveiller de près leur second album à paraître en 2006 alors que leur nouvel ep, killing’s not okay, arrivé ces jours-ci, ne dément par la qualité de leurs morceaux.

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publié par le 02/01/06
Informations

Sortie : 2005
Label : rough trade