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publié par gab le 08/04/13
Pascal Parisot - Magic Mirror, La Défense - 07/04/2013
Magic Mirror, La Défense

Un concert de Pascal Parisot, ça se mérite. Et si la liesse de la maisonnée fait plaisir à voir à peine les mots « Au fait, Pascal Parisot repasse au festival Chorus » prononcés, vous savez, vous, que vous avez un anniversaire à traverser d’abord. D’autant que le monsieur en rajoute une couche tandis que vous gonflez les ballons au son de son dernier album La vie de château (histoire de découvrir à quelle sauce vous serez mangé le lendemain). Le voilà en effet qui entonne un très-à-propos "Joyeux anniversaire" et se lance dans un descriptif détaillé du contenu chimique de vos bols alignés sur la table. Mouais, on va éviter de la passer devant les autres parents même si le petit anniversairé l’adore et la repasse une troisième fois pour la route (« E122 ! E122 ! E330 ! E330 ! »). Ça a le mérite de vous dérider un peu, il est fort Pascal, il s’agit d’être aussi fort que lui dans une heure déguisé en Cap’taine Pirate devant une horde de mioches en délire (enfin vous espérez). Quelle idée aussi de laisser carte-blanche au p’tiot pour les invitations, fallait se douter qu’il inviterait tous les caïds de la classe. Bon allez, méthode Coué, des caïds de cinq ans, ça doit encore être à votre portée.

chapiteau

Le ridicule ne tuant heureusement pas et malgré un lancement de chasse au trésor quelque peu chaotique (conseil d’ami, quand vous passez deux soirées à fabriquer une fournée des chapeaux de pirates pour faire une méga surprise à votre fils, assurez-vous d’une façon ou d’une autre qu’ils soient suffisamment larges pour tenir sur la tête des marmots, ça fera une meilleure première impression), nous voici le lendemain, entiers et en famille, devant la porte du chapiteau Magic Mirror de La Défense. Quand on vous disait que Pascal Parisot se mérite, il faut quand même traverser de part en part l’île de France, revenir tâter du périph et de l’environnement de travail habituel … un dimanche ! Fort heureusement, le chapiteau vaut presque le déplacement à lui tout seul et les petits plats ont été mis dans les grands avec une exposition musicale interactive judicieusement placée en bordure de file d’attente à l’entrée. Et puis … et puis Pascal et sa bande font leur apparition et c’est bonheur.

science

C’est qu’il est très fort Pascal Parisot, on l’a déjà dit mais il faut le voir sur scène pour en prendre la pleine mesure. Entouré de ses deux musiciens, oubliant les paroles, se trompant de morceau ou cassant une corde de basse (!), félins (pour l’autre, gnark, gnark, gnark), rien ne leur fait peur, ils retombent toujours sur leurs pattes. Et pour ne rien gâcher, ils ont sur ce spectacle fait les frais d’un vrai décor à la mesure de l’évènement avec ombres chinoises et trône du roi N’importe quoi 1er à la clé. Oui, il est très fort, il arrive même à nous tenir en haleine une heure durant avec un récit on ne peut plus original d’un prince qui cherche une princesse. Il faut dire que derrière la trame générale, c’est encore une fois l’occasion pour notre homme de nous faire bénéficier de son sens aigu de l’observation du monde enfantin. L’occasion donc de s’attarder sur ces parents indignes qui n’écoutent pas les petites histoires journalières de leurs rejetons ("Pipi dans un violon" qu’on a eue en tête toute la nuit, merci beaucoup), qui éteignent la lumière du couloir le soir pour de vulgaires raisons économiques ou encore qui brûlent les centres aérés pour ne plus recevoir de cadeaux à base de papier toilette. Bref, nous autres pauvres adultes dans toutes nos faiblesses. Toujours très drôle, jamais moralisateur, il enchaîne avec sa science unique du tube enfantin sur le classique "Les poissons panés", l’imparable "Et Dieu créa …" (n’importe quoi) ainsi que le désormais fameux "Joyeux anniversaire" sur lequel il s’offre sa minute Johnny en faisant scander la liste de colorants de bonbons au public survolté.

embuscade

En résumé, on ne s’ennuie pas une seule seconde (fait suffisamment rare dans un spectacle pour enfants pour être noté) et c’est même avec plaisir « Oui, oui les enfants, on le prend » qu’on tombe dans l’embuscade du CD-à-la-sortie, véritable deuxième effet Parisot puisqu’il faut évidemment le mettre illico (et pas qu’une fois) dans la voiture sur le chemin du retour. Poil au tambour.

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publié par le 08/04/13