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publié par Renaud de Foville le 14/02/99
pan.american
- 360 business/360 bypass
360 business/360 bypass

projet solo

pan.american c’est le projet solo du leader de labradford, mark nelson. classieux, souvent beau, parfois un peu froid, très dépouillé. la liste des adjectifs que l’on pourrait trouver pour 360 business/360 bypass est longue, très longue ! mais attention, certaines qualités de pan.american pourraient aussi se transformer en défaut. cet album n’est il pas parfois un peu trop précieux ? les premiers morceaux ne sont ils pas un peu trop dépouillés ? résolument difficile d’accès, c’est sûr, la musique de pan.american n’en mérite pas moins toute notre attention, tous nos efforts. quelques notes de synthés discrètes, sur un beat assez lent ...des boucles... entêtantes, parfois obsédantes ("double rail") sur les très longs morceaux de cet album - 6 morceaux pour près d’une heure de musique.

conditions catastrophiques

l’idée lumineuse de 360 business/360 bypass c’est l’apport, sur "code", d’une voix, très belle, quasiment utilisée comme un instrument, ou d’une trompette très free-jazz ("double rail" ou "both ends fixed"). idée simple, sur un musique dépouillée, mais qui lui donne vie, qui lui permet de prendre forme, et qui nous permet à nous de l’attraper, de s’accrocher à quelque chose... peu convaincante dans les conditions catastrophiques du concert début avril aux instants chavirés, la musique de mark nelson se révèle lumineuse et envoûtante sur c.d. trois autres albums sont prévus, et il ne faut pas que mark nelson oublie de donner de la vie et du corps à ses compositions électroniques parfois vaporeuses.

préjugés et schémas

la limite, la ligne entre l’ambiant envoûtant et le vide glacial n’est jamais très loin. "coastal" tient la route car c’est l’un des morceaux les plus courts de l’album. s’il faisait comme les autres presque 10 minutes, on s’ennuierait ferme ! pan.american, avec ses influences jazz affirmées ou des sonorités sud américaines discrètes mais efficaces (le rythme de "k-luminate" ou de "both ends fixed"), saupoudre ses longs délires électroniques du minimum vital pour nous permettre de pénétrer dans son univers, pas toujours évident. mais cela mérite que l’on s’y attarde, que l’on fasse l’effort de tendre l’oreille, que l’on oublie ses préjugés et les schémas de ce que l’on connaît déjà. car, quand mark nelson le veut bien, pan.american est capable de petites merveilles troublantes et envoûtantes comme le superbe "both ends fixed".

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publié par le 14/02/99
Informations

Sortie : 2000
Label : mute / labels