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publié par gab le 02/12/14
Pagan Poetry - Lieu privé, Paris - 01/12/2014
Lieu privé, Paris

Intime, savoureux, intrigant, le lieu dans lequel nous convie Pagan Poetry pour son concert facebookement privé est à son image : hors-du-monde. Passé l’immeuble donnant sur le boulevard d’Italie, comme dans un conte, l’invité longe un chemin pavé, traverse des torsades de végétation pour découvrir une petite maison aux volets verts et son atelier somptueusement illuminé. On se sent tout de suite accueilli, détendu, installé sur de petits coussins aux pieds du groupe en formation piano-violoncelle-violon-chant (respectivement Johann Chauveau, Chloé Girodon, Marie Lesnik et l’âme de Pagan Poetry, Nathalie Réaux). Un petit tintement vient poser son sceau magique sur le front de chaque spectateur et le concert peut prendre son envol.

chœurs

En douceur l’envol, pas de battements d’ailes frénétiques façon canard survitaminé, quand Pagan Poetry déploie ses ailes c’est pour planer majestueusement, haut, très haut. Le concert débute avec les trois premiers morceaux de l’EP (The Unseen sorti il y a un an déjà) dans des versions alliant douceur extrême (cette fantastique interprétation du morceau "The unseen") et force naturelle. On avait déjà vu la magie opérer (rappelez-vous la fête de la musique 2013 du cargo), on était impatient de revivre ça et il semble que Nathalie Réaux soit capable de captiver son auditoire en toutes circonstances. Naturellement rayonnante, avec juste ce qu’il faut de discours entre les morceaux, je défie quiconque de résister plus de deux minutes à son chant et à son énergie. Une énergie qui fait la part belle à la subtilité et laisse vivre la moindre note du moment-le-plus-calme comme un envoûtement. Et parlant d’envoûtement, les musiciens qui l’accompagnent ont leur part à jouer, alliant maîtrise instrumentale et chœurs, ils donnent vie aux morceaux et amènent une vraie alchimie de groupe sans laquelle Pagan Poetry en concert ne serait sans doute pas grand-chose. C’est ainsi que ce qui devait arriver finit par arriver, la magie pure s’invite sans crier gare : sur cet échange aérien à deux voix au cœur de la reprise d’"Unravel" de Björk (Marie Lesnik délaissant un temps son instrument pour libérer sa voix), sur le délicat et très touchant "Wonderworld", sur la reprise finale "I follow rivers" (Lykke Li), idéale en fin de concert pour rester dans l’ambiance et chanter et rechanter ce refrain entêtant toute la nuit.

harmonie

Pagan Poetry possède, vous l’aurez compris, un bagage conséquent de qualités en tout genre (je ne vous ai pas encore reparlé du sourire de Nathalie, je m’améliore). Une petite dernière pour la route avant de vous inciter fortement à vous rendre au concert Quai de Jemmapes le 15 décembre, Pagan Poetry s’épanouit dans le partage. Et ça fait du bien. Nathalie vous accueille elle-même à bras ouverts à l’entrée et, une fois sur scène, est en harmonie parfaite avec ses musiciens ; puis elle invite Katel (qui nous avait scotché avec son album Raides à la ville et joue actuellement avec Joy) à chanter avec elle le classique de Sufjan Stevens, "Chicago", ainsi qu’un de ses propres morceaux inédits ; enfin, après dix chansons truffées d’ondes positives, elle débouche elle-même les bouteilles pour trinquer avec le public. Que dire de plus sans se transformer en télévangeliste furieux et perdre toute crédibilité ? Allez les voir nombreux. Très nombreux. Très très très nombreux.

P.-S.

Pas de photos et c’est bien dommage, le décor se prêtait à de magnifiques réalisations, mais que voulez-vous, la section visuelle du cargo faisait relâche hier soir.

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publié par le 02/12/14
Derniers commentaires
Marie Destouet - le 04/12/14 à 08:03
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Si grâce à Pagan Poetry nous avons tutoyé les Anges, vous en avez gardé la plume... très beau texte, très beaux mots, très belle histoire ... et quand on pense que ce n’est pas une fiction !!!