précipitation

la précipitation avec laquelle les labels se mettent à faire du dvd nous oblige à être non seulement sceptique mais même assez critique. soyons pragmatiques : un dvd pour un groupe c’est du son et des images. jusque là, tout le monde me suit ? alors nous serons tous d’accord pour dire que quand on parle de concert - les clips c’est autre chose - il faut que l’image apporte quelque chose, que cela soit plus qu’une captation, une mise en image. evidemment il faut qu’il y ait une envie de la part de tous et de chacun. du groupe comme du label, du manager comme du réalisateur. mais voilà, pour nos premiers dvd chroniqués sur le cargo, on se retrouve face à ce que propose en très grande majorité les majors et autres labels indépendants qui veulent à tout prix occupé un nouveau marché extrêmement prometteur et même déjà très rentable : un concert filmé pour la tv que l’on rachète pour pas trop cher, auquel on rajoute un ou deux bonus quand on en a sous la main et hop je te balance ça sur le marché.

académique

le god is in the house de nick cave n’échappe pas à la règle. ce concert sorti fin 2003 a été filmé au transbordeur de lyon en 2001... pour ceux qui espéraient trouver des morceaux du dernier album en date de nick cave - nocturama - c’est raté. comme à chaque fois que l’on fait les choses un peu précipitamment on fait un peu n’importe quoi : filmé pour mcm, la réalisation de ce concert est totalement impersonnelle et n’apporte pas grand chose. tout cela est extrêmement académique et ressemble à tous les concerts... filmés pour la tv.

marketing

mais le pire c’est que la compression de l’image -ce qui permet de faire tenir plusieurs heures de vidéo sur un dvd - est franchement dégueulasse. les noirs sont pixélisés, les blancs brillent comme dans une pub pour la lessive et les rouges et bleus bavent. franchement plus que limite. heureusement on parle de nick cave en live. et si on peut se dire qu’un cd live aurait aussi bien fait l’affaire - oui mais cela se vend pas de la même manière en ce moment me dit le service marketing de la maison de disque - on retrouve parfaitement l’intensité des concerts de cave et des bad seeds. pour tous ceux qui ont déjà connu cette expérience d’une intensité souvent inégalée, les 14 morceaux - un peu court, non ? - nous replongent dans la moiteur et l’énergie des concerts de cave. comment résister a des classiques comme le monstrueux "papa won’t leave you henry" ou "the weeping song", on se retrouve comme écrasé par "red right hand", balayé par "the mercy seat". ce dvd permet quand même d’admirer la classe folle de nick cave et de chaque bad seeds, l’énergie hallucinante du bonhomme accompagné par un groupe aussi redoutable qu’élégant ! god is in the house ne vous scotche pas dans votre canapé, mais s’écoute branché sur la chaîne, le volume à fond.

puristes

certains puristes vous diront que le choix de la set list est peut être un peu facile, mais quand on collectionne autant de morceaux aussi impressionnants, le sieur cave aurait tort de se priver. alors si les yeux ne sont pas à l’honneur avec ce concert lyonnais - il valait mieux être dans la salle, très certainement - ouvrez grand vos oreilles et laissez vous emmener par nick cave et ses bad seeds. surtout que si l’on a pu critiquer la qualité des images de ce concert, on ne pourra qu’admirer le mixage qui rend parfaitement la qualité du son de ce concert.

bonus

un documentaire sur l’enregistrement studio de no more shall we part. sympa à regarder, une fois, si vous êtes fan du bonhomme. trois clips donc le génial "fifteen feet of pure white snow" à voir absolument avec une apparition remarquée de jarvis cocker.