Quand Nataly Dawn a demandé si par hasard quelques personnes dans la salle étaient venues pour elle, elle s’attendait certainement à quelques oui timides par ci par là mais sûrement pas à ce que toute la fosse réponde massivement, difficile d’estimer combien de gens ça fait mais les fans évaluent ce nombre à au moins 10 000 personnes et la préfecture de police à 50, on vous laissera faire la part des choses mais en tout cas, c’est un plébiscite comme on en aura rarement vu pour une première partie.

Il faut dire que Nataly n’est pas une inconnue si vous parcourez régulièrement les recoins pas si sombres de Youtube, la voix craquante de cette américaine y est pour beaucoup dans les millions de vue que son duo Pomplamoose engrange depuis quelques années avec une formule récurrente basée sur un DIY à la fois musical et vidéo, qu’ils appellent VideoSongs  : prenons les percussions : s’il y a du tom basse, son compagnon (à la ville et dans le groupe) Jack Conte va se filmer en train de taper sur le tom basse, utiliser ce son dans la musique et en même temps dans le clip on va retrouver à chaque fois qu’il y a un coup de tom basse, le bout de vidéo filmé, et c’est pareil pour chaque instrument.

Le mieux est encore d’aller regarder le résultat mais ça donne quelque chose de très pêchu et très "frais" (enfin sûrement moins en 2013 vu que plein de gens ont repris le procédé depuis, forcément), juste ce qu’il fallait pour captiver l’Internet, surtout si on y ajoute le minois et la voix de Nataly. Le duo rencontre donc un succès considérable même s’il ne tourne pas comme un groupe traditionnel et figure peu dans les médias musicaux.

En parallèle à Pomplamoose, Nataly en est à son deuxième album solo, How I Knew Her, sorti en février aux Etats-Unis et c’est donc pour promouvoir cet album qu’on a la chance de la retrouver ce soir en première partie de Josh Rouse. Première surprise auquel l’Internet ne nous avait pas préparé : Nataly est en fait très grande (ça a l’air bête mais ça surprend...), elle a au naturel une voix plus grave que ce que laisse à penser sa voix chantée, une voix qu’elle utilise en français, plutôt bien (la faute à avoir vécu en Belgique) et pour beaucoup discuter et plaisanter entre les morceaux. Elle n’aura pas le temps de faire tous ces morceaux mais à vrai dire on s’en fiche, elle fait partie de ces artistes dont les histoires racontées entre les morceaux, les petits bouts de vie et de personnalité qu’ils traduisent finissent par devenir des moments privilégiés des concerts.

Ce soir elle est juste accompagnée par un ami guitariste, ça donne quelque chose d’un peu plus dépouillé que l’album mais leur duo fonctionne bien et même si elle annonce au début qu’elle n’a pas beaucoup de voix, elle fait très largement honneur à son album et captive autant par sa voix que par les émotions et le plaisir qui se lisent sur son visage.

Première partie oblige, on a un petit goût de pas assez mais on est content d’avoir enfin pu la voir "en vrai" et on est pas déçu du tout, bien au contraire, et on espère la revoir bientôt en France.