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publié par Mickaël Adamadorassy le 15/10/08
Nada Surf + Underground Railroad - Olympia, Paris - 07/10/2008
Olympia, Paris

Underground Railroad

Trio parisien d’origine mais exilé à Londres, Underground Railroad a visuellement quelque chose qui se remarque tout de suite, et je ne parle pas de la jupe de la guitariste, qui est tout à fait sage en plus. Non c’est la batterie au milieu de la scène, au même niveau que tout le monde. Ce qui est plutôt rare mais se comprend car c’est en fait le batteur qui assure la plupart des parties de chant et s’occupe aussi des quelques touches électroniques dont se pare le rock noisy et plutôt remuant des Underground Railroad.

Le monsieur a beaucoup de charisme et c’est d’autant plus remarquable que c’est pas évident quand on doit assurer la rythmique, le chant et les clavier dans un groupe.

Ln bassiste est lui très relax et enchaîne les poses et par contraste la guitariste semble un peu en retrait, plus dans un trip shoegazing.Cette réserve se ressent aussi dans ses parties de chant sont d’ailleurs beaucoup moins percutantes mais pour ce qui est des guitares,là rien à redire, elle a un son très bien travaillé qui fait massif, qui enveloppe sans non plus tomber dans la bouillie incompréhensible.

Le mix global est très agréable, les morceaux bien catchy et le groupe a plutôt la pêche sur scène. Pas facile de les comparer à un groupe en particulier, parce qu’ils ne donnent justement pas l’impression de vouloir sonner comme quelque chose de particulier et c’est ça aussi qui les rend attachants.

L’idée de jouer des chansons, de balancer quelque chose d’un peu heavy derrière mais aussi de bonnes mélodies.Prendre le temps de faire monter la sauce. Pas hésiter à placer quelques séquences instrumentales. Quelque part ca pourrait rappeler aussi bien l’esprit garage que my bloody valentine mais sans la volonté de faire comme ou le maniérisme (certains appelleront un style mais bon...).

Au final, une très bonne surprise et un groupe dont on voudrait bien confirmer sur disque tout le bien qu’on en a pensé live.

Nada Surf

J’étais un peu surpris de voir Nada Surf à l’Olympia : certes c’est un groupe que j’écoute encore régulièrement mais pour beaucoup de gens, leur carrière a commencé et s’est arrêtée avec le fameux Popular... mais en fait non, lâchés par leur maison de disques qui réclamait un Popular bis, ils ont du ensuite se battre pour récupérer les droits de leur album d’alors, the proximity effect. S’en suit une pause de 4 ans après laquelle le groupe sort trois albums, Let Go , The weight is a gift (celui que j’écoute le plus et qui contient de bien belles pépites dans une veine très mélodique) et enfin Lucky sorti début 2008. 3 albums qui connaissent un succès non négligeable, pas le même qu’un single qui explose comme Popular mais de quoi se constituer une fan base fidèle, constituée et entrenue par de longues tournées françaises.

Il faut dire que Matthew et Daniel, respectivement chanteur et bassiste de Nada Surf ont fait leurs études en France et parlent donc notre langue couramment. Forcément ça aide à instaurer une certaine convivialité avec le public, comme les petits messages persos pour indiquer à la maman de Matthew qu’il reste de la place en mezzanine par exemple. Ou alors les nombreuses incitations faites au public pour participer aux morceaux, avec une mini chorégraphie ou une partie de chant "qui est un peu trop haute pour vous, mais pour nous aussi". Mais on s’en fiche. L’important c’est de prendre son pied.

Mais il faut pas croire que Nada Surf se limite à des morceaux pop où on fait chanter le public, en fait c’est qu’une petite partie du répertoire du groupe, ces chansons très mélodiques qui montrent de le talent de songwriting du groupe, déjà il y le gros gros son porté les gibsons bien saturées et puis le répertoire puise dans les vieux morceaux qui au premier accord gratté ramène directement aux plus belles heures du grunge et ça pogotte plutôt pas mal dans la fosse de l’Olympia.

Bon évidemment la réaction la plus spectaculaire sera pour popular qui sera un beau moment de communion entre le groupe et le public. Personnellement mon moment préféré du concert, au niveau musical sera plutôt The Fox, une chanson contre la chaîne américaine du même nom, support éhonté de l’administration Bush et qui pourrait plutôt être qualifié de chaine de désinformation que le contraire. La guitare a un effet de trémolo énorme, la manière dont celui hache le son fournissant la pulsation au morceau pour la section rythmique. Pendant quatre minutes, on a cet effet lancinant en permanence, avec du basse-batterie tout en lourdeur qui se cale dessus, effet chaotique et trippant pour une atmosphère soudain bien sombre. Il y aura quelques autres morceaux comme ça- qui sont pour moi assez typique des trios-, nerveux, où la précision et la qualité de jeu créent l’impact, où plus que la mélodie de la voix seule, c’est l’imbrication des 3 instruments dans la composition qui attise l’intérêt.

Mouais... j’imagine que mon paragaphe précédent pourra en laisser sceptique plus d’un, et c’est vrai que j’aurais pu me contenter de pas analyser, de dire le plaisir tout bête mais énorme qu’il y avait à chantonner un Always Love magnifiquement interprêté par exemple.... Parler aussi du plaisir à voir un groupe qui ne joue pas 2 petits morceaux en rappel mais qui fait encore durer longtemps, tellement longtemps qu’on en serait presque rassasié quand finalement ils veulent bien quitter la scène.

Mais on en aurait bien repris un peu. Juste un peu. ou plus.. Bon ce sera pour la prochaine tournée sûrement. Même si l’Olympia était pas aussi rempli qu’il aurait pu l’être, il semble clair que Nada Surf est parti pour durer, et tant mieux.

N.B. : mes trous de mémoire dans la biographie de Nada Surf ont été complétés par leur article sur wikipedia.

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publié par le 15/10/08