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publié par Nausica Zaballos le 29/06/03
maximilian hecker
- rose
rose

intimiste

maximilian hecker est un jeune allemand de 24 ans qui commence à faire parler de lui, surtout avec ce deuxième album produit par gareth jones qui a travaillé avec de grands noms de la scène musicale internationale : depeche mode, moby, godfrapp et einstürzenden neubauten. ce n’est pas un hasard s’il s’est intéressé à ce jeune prodige au look dandy. maximilien a un style propre mais comme tout artiste, il se nourrit consciemment ou non de plusieurs influences et si les rapprochements et comparaisons sont toujours un peu hasardeux dans le domaine musical, à l’écoute de rose il faut cependant reconnaître que l’arrangement reflète bien la touche gareth jones. rose de par son titre évoque un univers intimiste romantique et on est bien loin de einstürzenden neubeuten et des groupes industriels allemands. cependant, et c’est là tout l’intérêt de cet album, on notera un curieux assemblage de mélodies aériennes, planantes (qui rappellent moby ou certains morceaux de grandaddy comme “jed the humanoid” dans the software slump) associant claviers et boîtes à rythme... tout l’album est traversé par cette recherche constante de l’équilibre entre des compositions très romantiques voire classique avec solo au piano et l’introduction de sons purement électroniques.

écrin

lorsqu’on lui demande quelles sont ses inspirations, il cite les beatles et travis mais certains morceaux comme “daylight” ou “my love for you is insane” trahissent un net penchant pour la new wave. la plupart des chansons qu’il compose dégage une tristesse et nostalgie qui s’accordent à merveille avec sa voix d’écorché vif, magnifique de sensibilité et d’émotions retenues dans “my story” : « he was a boy with pale blue eyes who came some day to realize it’s almost heaven (...) he threw away his youth and now it’s gone ». un peu comme ed harcourt, maximilian hecker joue de tous les instruments sur l’album. on pourra cependant lui reprocher parfois l’indigence des paroles : deux-trois phrases répétées ad vitam eternam qui, extraites de leur superbe écrin mélodique feraient s’esclaffer les plus cyniques d’entre nous pour leur côté fleur-bleue un peu nunuche : « i want you. i need you. i love you, girl. wyith all my heart (...) but you don’t want me. you don’t need me. you don’t love me » sur le langoureux “that’s what you do”. cette insistance à chanter les affres de l’amour, la passion, le dépit avec une simplicité presque enfantine pourrait agacer.

transi

les paroles ne maximilian hecker ne sont guères élaborées mais c’est tout à son honneur de nous rappeler que l’on peut faire de magnifiques ballades avec des refrains simples voire simplistes. pour preuve le poignant "i am falling now" qui débute comme une mélancolique complainte susurrée pour se terminer en magnifique cri. on retiendra également les très tristes “kate moss” (serait-ce une déclaration d’amour ? maximilian a posé comme modèle pour certaines publicités) et “never-ending days” qui exprime avec beauté le mal-être et la désillusion. enfin, le titre éponyme “rose” (7mn38), sublime, même s’il accumule tous les clichés propres à la poétique d’eros et thanatos. ainsi, le bémol que l’on pourrait apporter à maximilian hecker c’est l’absence visible de distanciation entre le personnage qu’il met en scène à travers ses compositions - l’amoureux transi, poète maudit qui fini par se donner la mort- et lui-même. a l’intérieur de la pochette, maximilian hecker pose en dormeur du val, allongé dans l’herbe, une balle dans la tête, le sang coulant le long du front, sa dulcinée lui déposant un ultime baiser sur les lèvres. attendons le troisième album pour voir si ses paroles gagnent en profondeur et s’il parvient à enrichir son personnage tourmenté en explorant d’autres univers musicaux, “daylight” nous ayant montré qu’il peut faire autre chose que de la pop douce-amère.

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publié par le 29/06/03
Informations

Sortie : 2003
Label : kitty-yo

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