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publié par gab le 18/09/12
Lou, Flip & Chan

Associations de consommateurs tenez-vous bien, le cargo se lance dans l’étude comparative. Il faut dire qu’il n’y a pas de raison que l’auditeur lambda soit moins perdu que nous face à la déferlante d’artistes féminines qui nous tombe dessus ces temps-ci dans la presse plus ou moins spécialisée. Comment choisir (au hasard) entre la hype qui entoure Lou Doillon, l’ex-valeur sûre sur le retour Cat Power et l’illustre inconnue au nom exotique Flip Grater ? Quoi de plus naturel pour nous de vous aiguiller (et surtout de nous auto-aiguiller par la même occasion) face à l’adversité, munis uniquement de notre impartialité légendaire ? Ce n’est pas comme si Cat Power (première période) faisait partie de notre top 5 d’artistes préférés de tous les temps non plus. Bref, asseyez-vous confortablement, Lou, Flip & Chan, nous voici.

première vue

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Et parlant d’impartialité, autant poser le cadre tout de suite. Chan Marshall (alias Cat Power) ne nous a plus enthousiasmés depuis l’album You are free (2003) et du coup on n’attend pas grand-chose de son côté ; de Lou Doillon on garde l’image d’une fille assez brut et vaguement irritante ; et enfin de Flip Grater on ne sait quasiment rien si ce n’est qu’elle est néo-zélandaise. Ce qui nous place sur la ligne de départ avec pas mal d’a priori et peu de raisons en fait de préférer l’une à l’autre. Heureusement les pochettes d’album sont là pour commencer à faire pencher la balance et aaaaaargh, Chan est revenue à sa coupe garçonne des débuts, c’est un coup bas pour ses concurrentes, on faiblit méchamment d’entrée de jeu. Lou Doillon peaufine son côté brut et à vrai dire elle nous fait un peu peur de son œil noir comme ça, ne nous attardons pas plus qu’il ne le faut. Flip Grater a quant à elle opté pour le simili-nu, pourquoi pas mais le côté regard-baissé-peu-naturel entraîne chez nous un petit malaise qu’on ne saurait définir. C’est ainsi que Cat Power gagne haut la main la première manche mais vous vous en doutez, rien n’est joué. Musique.

première écoute

Cat Power : malgré le fait qu’on connaît et aime bien le single "Ruin" qui passe régulièrement sur France Inter, l’entrée en matière est un peu difficile. Petite déception à la prise en main.

Flip Grater : écoute de 3 ou 4 morceaux pour voir et bof, bof. Trop Keren-Annement mollasson pour accrocher vraiment comme ça entre deux portes.

Lou Doillon : agréable surprise vue l’idée qu’on se faisait d’elle. Musicalement beaucoup plus proche que prévu de nos goûts personnels.

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deuxième écoute

Cat Power : l’écoute reste ardue, on s’accroche parce que c’est elle et qu’on lui doit bien ça. Le titre d’ouverture "Cherokee" commence cependant à faire son petit effet.

Flip Grater : une écoute plus tranquille en regardant France-Bielorussie (si, si, c’est possible). Résultat, 3-1 pour la France et un intérêt clairement relancé par un "Golden trinquet" délicieux suivi d’une fin d’album nettement plus engageante.

Lou Doillon : c’est décidément pas mal du tout. Petite interview qui va bien d’elle et de Daho (son mentor) dans Magic pendant l’écoute. La mayonnaise prend progressivement.

troisième écoute

Cat Power : le déclic opère, on retrouve nos marques et l’album prend un relief inattendu. On sent poindre l’album qu’on n’espérait plus après dix ans d’attente. On a hâte de le remettre.

Flip Grater : ça se confirme, quel dommage que le début de disque soit si quelconque (agréable certes mais bon …) quand la deuxième partie d’album s’avère être vraiment belle et réalisée avec beaucoup de feeling.

Lou Doillon : ça reste bien mais notre intérêt stagne un peu. On remarque plus facilement le côté un peu forcé de la voix, il n’y a pas de morceau particulier qui nous emballe plus que d’autres. Belle homogénéité à noter tout de même.

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 quatrième écoute

Cat Power : un cap est passé, le disque est acheté et on est emballé. Sun a bien du mal à laisser la place aux petits copains dans les écouteurs …

Flip Grater : trois morceaux ressortent très fortement de ce While I’m awake I’m at war ("Golden trinquet", "I am gone" et "Bullet that I ride") éclipsant quelque peu les autres titres. L’album est moins enthousiasmant dans son ensemble mais il est largement sauvé par ses ambassadeurs.

Lou Doillon : l’impression générale reste bonne mais Places nous motive un peu moins pour revenir lui rendre visite. Pas facile à expliquer, question d’affinités sans doute.

au final

La formule mathématique est trouvée (un savant mélange d’intégrale triple et de table de 4), le jugement est rendu, voici les résultats.

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En 3ème place : Lou Doillon. Belle surprise à la première écoute, Places reste au final un bel album homogène et agréable qu’on recommandera volontiers, bien que ça nous coûte de nous positionner en suiveurs de hype.

En 2ème place : Flip Grater. Capable de superbes fulgurances mais aussi de morceaux dispensables (la bleuette "Careful"), cette inconnue en France jusqu’ici vaut la découverte et mérite que vous vous y intéressiez de plus près. Le risque encouru étant de vous retrouver comme nous à boucler sur ses trois plus belles chansons.

En 1ère place : Cat Power. On en est les premiers surpris mais ça y est l’album a trouvé son rythme de rotation multi-journalier. On a lâché les rênes, l’entourage commence à râler, tous les indicateurs sont au vert. Pas de doute, sur les trois concurrents, c’est bien Sun de Cat Power qu’il faut avoir dans sa discothèque. Attention toute fois à la première prise en main, le manuel d’installation est peut-être à peine assez explicite pour bien faire.

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