"Le festival sous la ville", ainsi était annoncé ce concert de Loney, Dear à Stockholm. Evénement underground s’il en fut. La centaine de personnes présente avait eu pour consigne de se regrouper sur un parking du nord de la ville avant d’être guidée par les organisateurs vers le lieu des réjouissances, tenu secret. En l’occurrence le local de répétition souterrain desdits organisateurs, le jazzman Oskar Schönning et son quartet. Pendant que la moitié du public assistait sur place à un set de l’ensemble guitare-batterie-trompette-sax baryton, leur complice Emil Svanängen alias Loney, Dear jouait devant l’autre moitié dans un pub du voisinage. Puis vice versa.

L’aimable Emil termine actuellement son sixième album Hall Music, à paraître en juin. Ce concert était pour lui l’occasion d’étrenner sa nouvelle formule solo : guitare 12 cordes, jamman (ces pédales-sampler qui permettent de s’enregistrer et de balancer des boucles) et un pédalier d’orgue pour jouer les basses et quelques nappes. "Avant je ne savais pas quoi faire de mes pieds", me glissera-t-il à l’issue du set. A le voir, on dirait un peu un gosse avec son nouveau jouet, expérimentant en direct, triturant les structures de ses chansons, les étirant en longues plages hypnotiques, les stoppant brutalement. Ses classiques I love you, Everything turns to you, Dear John et Sinister in a state of hope ont ponctué les nouvelles compositions, d’une beauté toujours aussi incontestable.

On vous en reparlera très bientôt.