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publié par Sfar le 25/12/07
Kazumasa Hashimoto
- Euphoriam
Euphoriam

Un minimalisme riche ...

Kazumasa Hashimoto est un passionné de musique, un « expérimentateur », un vrai. Depuis ses études de piano classique, qu’il a débutées dès son plus jeune âge, il n’a cessé de vouloir créer, de faire des mélanges audacieux de structures électroniques mêlées à des instruments acoustiques. Après un premier album Plop plutôt considéré comme minimaliste, Kazumasa a su faire évoluer les albums suivants Epitath et Gllia vers un univers qui ne soit plus totalement expérimental en intégrant des chants et flirtant même vers les contrées de la musique pop. Comme on aime à le définir cet artiste japonais nous propose une musique minimaliste riche en textures électroniques et instruments acoustiques. Consécration, si cela peut être considéré comme tel, Kazumasa Hashimoto fut l’un des prestigieux invités du Sonar festival de Barcelone 2007 : l’un des plus importants festival européen de musiques électroniques.

Euphorie. Euphoria.. Euphoriam...

Ce mois de décembre 2007 permet de belles découvertes avec la sortie de Euphoriam : 4ème opus de ce surdoué de l’électronica nipponne. Peut-être que les habitués du tokyoïde vont trouver cet album moins grandiose que les précédents, sa structure semblant tendre vers plus de classicisme. L’ensemble est nettement plus mélodique que par le passé : Kazumasa jouant de presque tous les instruments. Les arrangements sont très soignés : il nous présente là un travail quasi-impeccable ... Tout ceci est sans doute trop propre par moment ce qui peut pour les passionnés du chaos , du « super-surprenant » devenir parfois assez ennuyeux. Il arrive de temps en temps (très rarement je rassure le lecteur) qu’un léger effet indésirable de somnolence puisse se produire, cette impression étrange de vivre dans l’univers de la petite maison dans la prairie après s’être over-shooté à doses massives de Tranxène. Mais, mais, mais avant même que les « lucky luke » du mail incendiaire ne me traite encore d’aigrie, il y a dans cet album de vrais merveilles qui me donnent plus qu’envie d’en parler et de le défendre.

Des flocons virevoltant au milieu des papillons

L’agréable et le déroutant de l’affaire résident dans ce patchwork coloré d’univers et d’ambiances variés. On écoute “Vangratones” riche d’une douceur et d’une légèreté printanière ... étrange sensation lorsque l’on voit en même temps, par la fenêtre, tomber les premiers flocons d’un hiver si triste et maussade. Puis on se surprend à chantonner la ritournelle d’un “Londo” enjoué et entraînant aux chants féminins éthérés. On tape du pied sur un étonnant “Lonesome Girl” bien « poppy ». L’album s’achève sur une touche nettement plus sombre et mélancolique : “Goodby Miss Wiggie” (on se doute déjà à la lecture du titre qu’il ne s’agit pas d’un hommage à la gloire des fraises tagada). Ce morceau, terriblement intense par son jeu de violons et de percussions, témoignage d’une tristesse infinie, nous ferait presque oublier toute la légèreté et l’allégresse de ce bien passionnant Euphoriam.

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publié par le 25/12/07
Informations

Sortie : 2007
Label : Noble