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publié par Renaud de Foville le 04/09/00
jamie lidell
- muddlin gear
muddlin gear

mal réglée

bon je ne vais pas vous raconter ma vie, mais juste une petite anecdote. avec un ami nous étions en train de nous acharner sur les réglages d’un pc tout neuf mais néanmoins contestataire depuis quelques heure déjà. pour vérifier l’état de la carte son et de nos branchements que faire de plus simples que de mettre un cd... sauf si c’est celui de jamie lidell, car autant à l’époque je trouvais assez ridicules les personnes qui pouvaient me dire que ma chaîne hi fi étais mal réglée quand je leur faisais écouter le monumental loveless de my bloody valentine, autant là...

expérimental

il faut bien avouer que pendant quelques secondes on s’est demandé si l’ordinateur n’avait pas un nouveau problème des plus mystérieux... franchement on aime souvent un peu ce qui est spé - juste pour ne pas faire comme tout le monde, ce qui peut faire fuir facilement l’intrus récalcitrant lors d’un repas entre copains... mais dire que l’on va écouter muddlin gear, pendant 53 minutes, un après midi comme ça comme fond sonore, j’ai dû mal à y croire... a la limite cette expérience de cut-up poussée à l’extrême irait parfaitement sur un montage d’images folles et un texte de william burroughs, répétitions, boucles, sons incongrus et bizarres, bruitages et expériences sonores étranges... on aimerait voir cela dans un travail global avec de l’image et pourquoi pas de la danse et des jeux de lumière. on imagine bien un véritable happening sur des morceaux comme "la scappin rood", ou un enchevêtrement de machines-robots, répétant les mêmes gestes sur "in inphidelik" par exemple... peut être parce que certains sons ne sont pas sans nous rappeler les expériences les plus extrêmes de herbie hanckock... ce n’est d’ailleurs pas le seul morceau de l’album à être influencé par le jazz...

rester passif

on retrouve cette influence très nettement sur un morceau comme "silent why", beaucoup plus structuré que les précédents, le premier morceau de l’album à proposer une structure qui nous permet de nous raccrocher à quelque chose que l’on connaît - comme sur "daddy‘s car". impression qui disparaît très vite, je vous rassure, avec les complètement déjantés "da doo doo" ou "oo_o", spécialement ce dernier qui est quand même parfait pour tester vos enceintes... left, right, bip, blimp, tuuuuuuuut et sifflement ultra aiguë supersonique !!! mais ce qui est incroyable c’est que passée la surprise et peut être un léger agacement... on se laisse emmener dans cet univers étrange et en même temps assez fatigant. car la musique de jamie liddel est exigeante, vous ne pourrez pas rester passif sans risquer de vous brûler un neurone ou de vous fâcher avec chaque personnes qui rentrera chez vous pendant que vous écoutez muddlin gear. cet album demande une véritable participation, un effort d’introspection et de recherche visuelle. idéal pour tous ceux qui veulent s’amuser à créer un univers baroque et qui ne sont pas sans visiter quelques squats de temps en temps, idéal aussi pour tous ceux qui veulent éviter un repas avec une belle famille encombrante... si vous leur faites écouter jamie lidell, non seulement ils ne resteront pas longtemps chez vous mais en plus ils ne sont pas prêt de revenir ! et franchement ils auront bien tort.

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publié par le 04/09/00
Informations

Sortie : 2000
Label : warp/source